L'ANSM vient de publier ces nouvelles données sur l'évolution de la consommation des contraceptifs oraux combinés (COC), dans le cadre de son plan d’action initié en 2012. Apparemment, la part de COC de 1er et 2e générations reste en hausse en 2015 par rapport à ceux de 3e et 4e génération. Ainsi, les femmes, comme leurs prescripteurs, privilégient les COC présentant les risques thromboemboliques les plus faibles, suivant les recommandations émises par l’agence.
Même si les ventes totales se sont réduites de 5,3 % entre 2013 et 2014 et de 7,8 % entre 2014 et 2015, le bilan sur l’évolution des usages de COC est plutôt encourageant. Les parts de marché des pilules de 1re et 2e génération poursuivent leur augmentation contre celles plus récentes. On arrive à un rapport de 79 % pour celles de 1er et 2e génération versus 21 % pour celles de 3e et 4e, alors que, en 2012, ce ratio était seulement de 52 % contre 48 %. En outre, la proportion des utilisatrices de COC de 1er et 2e génération faiblement dosés en estrogènes a nettement augmenté entre 2012 et 2015, passant de 24,7 % à 41,5 %.
Un plan d’action pour limiter les risques
En effet, à la suite de la crise sur la pilule début 2013, l’ANSM avait mis en œuvre un plan d’action en raison du risque accru de thromboses avec les pilules de 3e et 4e générations. Par ailleurs, elle préconise depuis les COC contenant du lévonorgestrel associé avec une faible dose d’œstrogènes (20 µg) afin de réduire ces risques de thromboses veineuses et artérielles. Elle recommande également qu’une intention particulière soit portée aux facteurs de risques individuels pour chaque patiente, surtout ceux relatifs aux thromboses veineuses.
Ces préconisations sont basées sur des observations scientifiques notamment une étude menée par la Cnamts et l’Agence qui a été publiée dans le BMJ en 2016 qui a confirmé que les pilules de 2e génération contenant du lévonorgestrel présenteraient un risque de thromboses veineuses deux fois plus faible par rapport à celles de 3e génération contenant du gestodène ou du désogestrel. Les résultats montrent aussi que les contraceptifs œstroprogestatifs avec du lévonorgestrel et une faible dose d’œstrogène (20 µg) seraient liés à un risque moindre d’embolie pulmonaire, d’infarctus du myocarde, ou d’AVC comparés à ceux dosés à 30-40 µg d’hormones.
Des chiffres plutôt encourageants
Ces chiffres confortent l’idée que les recommandations de l’agence sont prises en considération. Une autre étude de l’ANSM sur la bases des données de l’Assurance maladie datant de 2014 l’avait déjà mis en évidence. Ces travaux avaient estimé l’impact des changements des habitudes de consommation sur la survenue d’embolie pulmonaire chez les femmes en âge de procréer. Les conclusions suggéraient que ces évolutions avaient eu un effet bénéfique et immédiat car 341 hospitalisations pour embolies auraient été évitées en 2013.
L’ANSM va néanmoins continuer à suivre les usages de COC ainsi que la portée de ces mesures qui visent à mieux sécuriser leur utilisation.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation