Les individus infectés par le VIH présenteraient un risque accru de développer un diabète selon une étude récemment publiée dans the BMJ Open Diabetes Research and Care. D’après les résultats de ces travaux incluant des patients traités pour le virus, la prévalence des personnes séropositives serait 4 % plus élevée, même pour ceux qui ne présenteraient aucun facteur de risque connu, comme l’obésité.
Si le lien entre le VIH et le diabète a déjà été fait lors de recherches antérieures, il demeure contesté. C’est pourquoi une équipe de spécialistes américains s’est penchée sur le problème en voulant comparer la prévalence du diabète chez les personnes séropositives par rapport à la population générale. Ils ont donc analysé deux séries de données datant de 2009-2010. La première provient d’une enquête dans le projet de surveillance médicale qui produit des estimations représentatives au niveau national des caractéristiques cliniques des adultes infectés par le VIH. Celle-ci incluait 8 610 individus séropositifs. D’autre part, l’autre série provient de près de 5 600 membres du grand public qui participent à l'Enquête nationale annuelle sur l'examen de la santé et de la nutrition (NHANES).
Deux enquêtes représentatives pour comparer la prévalence du diabète
Apparemment, si dans les deux enquêtes la plupart des participants étaient des hommes, que plus de la moitié était âgée de 45 ans et plus et avaient fait des études supérieures, il y avait des différences notables entre les deux groupes. Chez les participants séropositifs, près d’un quart étaient cliniquement obèses et un cinquième étaient co-infectés par l’hépatite C contre respectivement 36 % et 2 % des participants de la population générale. De même, chez les patients infectés par le VIH, 56,5 % vivaient au-dessus du niveau de pauvreté contre 91,5 % des participants de l’enquête NHANES. Par ailleurs, une personne sur 10 était diabétique parmi les séropositifs. Chez eux, 52 % présentaient un diabète de type 2 et 44 % avaient un diabète non spécifié. Or, la prévalence de la population générale est estimée à 8 % (en incluant les personnes ayant eu recours à des soins médicaux l’année précédente).
Bien entendu, chez les patients porteurs du VIH, ceux qui étaient plus âgés ou obèses notamment, étaient associés à un surrisque de diabète. Mais quand tous ces facteurs sont pris en compte dans les calculs, (dont la coinfection VHC ou la pauvreté) la prévalence demeurait 3,8 % plus importante chez les individus séropositifs par rapport à la population générale. Ainsi, les auteurs concluent : « Bien que l'obésité soit un facteur de risque du diabète prévalent parmi les adultes infectés par le VIH, ces adultes peuvent avoir une prévalence plus élevée de cette pathologie à un âge plus jeune et en l'absence d'obésité ».
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