Plus d’une centaine d’organisations non gouvernementales (ONG), dont Médecins du monde, Médecins sans frontière, Amnesty international et Oxfam international, sonnent l’alerte dans un communiqué, dénonçant les massacres sur les sites de distribution de nourriture à Gaza. Les ONG rappellent que la famine organisée est un crime de guerre et appellent les gouvernements à agir de manière concrète pour un cessez-le-feu immédiat et l’arrêt du siège. Elles demandent la restauration, sous l’égide de l’ONU, des flux d’aide humanitaire.
Les autorités israéliennes contrôlent la distribution d’aide humanitaire, ne laissant passer qu’un nombre restreint de camions, 28 par jour en moyenne. Entre la maigre disponibilité de nourriture et la peur des balles en se rendant aux centres de distribution de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), qui a été créée par l'administration Trump et le gouvernement Netanyahou, les Palestiniens sont toujours plus touchés par la famine. Les agences de l’ONU alertent sur une multiplication des décès liés à la faim dans l'enclave.
Des décès d’enfants par malnutrition
Ce mardi 22 juillet, Mohammed Abou Salmiya, directeur de l’hôpital Al-Chifa, a annoncé 21 décès d’enfants en 72 heures dans plusieurs hôpitaux à cause de la malnutrition ou de la faim. « À l'hôpital Nasser, des images de l'Agence France presse (AFP) ont montré des parents pleurant sur la dépouille de leur fils de 14 ans, Abdel Jawad al-Ghalban, mort de faim, dont le corps squelettique venait d'être enveloppé dans un sac mortuaire blanc », témoigne l’agence.
« Les arrangements au coup par coup et les gestes symboliques, comme les largages aériens ou les accords d'aide imparfaits, sont un écran de fumée pour l’inaction. Ils ne peuvent remplacer les obligations légales et morales des États de protéger les civils palestiniens », s’insurgent les ONG. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a déclaré : « Israël, en tant que puissance occupante, doit garantir l'approvisionnement de la population en nourriture, en médicaments et autres fournitures. Il doit autoriser immédiatement et sans condition l'entrée de l'aide humanitaire et sa distribution à tous ceux qui en ont besoin. »
Les structures de santé et humanitaires toujours ciblées
« La faim ne tue plus seulement à petit feu. À Gaza, elle tue aussi par balles », dénonce l’Organisation des nations unies (ONU) alors que, ce week-end (19 et 20 juillet), plusieurs dizaines de Palestiniens en quête de nourriture ont été abattues par des soldats israéliens. Des cas qui sont « loin d’être isolés », dénonce l’ONU. « Au 21 juillet, nous avons recensé 1 054 personnes tuées à Gaza alors qu'elles tentaient de se procurer de la nourriture », a déclaré Thameen Al-Kheetan, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
Selon les autorités sanitaires de Gaza, depuis le début de la guerre en octobre 2023, quelque 1 500 professionnels de santé ont été tués dans la bande de Gaza. Environ 94 % des établissements de santé ont été endommagés et la moitié des hôpitaux de Gaza ne sont « pas du tout fonctionnels », a déclaré Tarik Jašarević, porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé.
Les journalistes internationaux interdits d’entrée
Les civils palestiniens ne sont pas les seuls touchés : les travailleurs humanitaires tout comme les journalistes souffrent aussi de cette famine, une situation dénoncée par l’ONU et la société des journalistes de l’AFP. « Médecins, infirmières, journalistes, travailleurs humanitaires, souffrent de la faim… s'évanouissent de faim et d'épuisement dans l'exercice de leurs fonctions », a déclaré Juliette Touma, directrice de la communication de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
Alors que l’OMS est déjà confrontée à une augmentation des refus de visas par les autorités israéliennes concernant 58 personnels des équipes médicales d'urgence souhaitant entrer dans l'enclave, dont des chirurgiens et des experts médicaux, la presse internationale se voit aussi refuser l’accès à Gaza.
« Parce que la liberté de la presse et le droit d'informer sont aussi des piliers de nos démocraties, a déclaré la commissaire européenne chargée de la gestion des crises, Hadja Lahbib, Israël doit laisser la presse faire son travail et garantir son accès. Les journalistes et les civils ne peuvent pas, et ne doivent pas, être des cibles », conformément à la Convention de Genève de 1949. Reporters sans frontières (RSF) a indiqué mardi que plus de 200 journalistes avaient été tués à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023.
La France demande la circulation libre de la presse à Gaza
La France, elle aussi, demande à ce que « la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer » ce qu'il se passe dans le territoire, a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. « Nous avons l'espoir de pouvoir faire sortir quelques collaborateurs de journalistes dans les prochaines semaines », a-t-il ajouté sur France Inter, interrogé sur le cas de plusieurs collaborateurs de l'AFP sur place qui se trouvent dans « une situation effroyable » selon la direction de l'agence.
Le ministre a également condamné « avec la plus grande fermeté » la « déplorable » extension de l'offensive israélienne à Gaza lancée ce 21 juillet, « qui va aggraver une situation déjà catastrophique ». « Il n'y a plus aucune justification aux opérations militaires de l'armée israélienne à Gaza. C'est une offensive (…) qui va provoquer de nouveaux déplacements forcés de populations, que nous condamnons avec la plus grande fermeté », a-t-il dit.
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