Les positions du Conseil national de l’Ordre des médecins dans le cadre des États Généraux de la Bioéthique se faisaient attendre. Le Cnom n’avait pas souhaité être auditionné par le Comité consultatif national d’éthique et de son propre aveu s’était « fait assez discret » jusque-là.
L’audition du Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie du Cnom, devant l’Assemblée nationale a permis de délivrer le positionnement de l’instance sur divers sujets. Le Dr Faroudja s’est notamment longuement exprimé sur la PMA. « Nous avons eu de nombreuses discussions, entendu beaucoup de monde », a-t-il affirmé pour en conclure qu’il s’agissait d’une « demande sociétale » à laquelle la réponse « ne pouvait être que médicale ». La position de l’Ordre est claire concernant l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, il ne voit pas de raison de s’y opposer. « Nous n’avons pas de raison d’être contre car il n’y a pas de raison déontologique écrite et qu’il n’y a pas d’opposition formelle aux quatre principes qui sont la base de l’éthique », a-t-il expliqué. Et alors que certains médecins réclament d’ores et déjà une clause de conscience spécifique, comme c’est le cas pour l’IVG, si extension de la loi il devait y avoir, l’Ordre répond que c’est inutile. « Ce serait une discrimination, a souligné le Dr Faroudja. Reste la possibilité au médecin de se récuser, à condition d’avoir bien entendu sa patiente et lui avoir donné les moyens de poursuivre son projet auprès d’équipes spécialisées », a-t-il précisé. Malgré tout, le président de la section éthique a reconnu que sur le sujet, « le corps médical est aussi divisé que peut l’être la société ».
C'est non pour la GPA
Sur la question de la GPA, le Cnom y est opposé affirmant « si nous nous posions les mêmes questions éthiques sur la GPA, nous n’aurions pas les mêmes réponses ». Par exemple sur les critères de justice et d’équité, le Dr Faroudja a expliqué : « on ne serait pas en justice et équité entre ceux qui ont les moyens de louer un ventre et ceux qui ont besoin de cette location pour vivre ».
Ces positions rejoignent celles de la ministre de la Santé, qui a affirmé ce matin sur Cnews que l’extension de la PMA ne mènerait pas à la GPA qui rentrait dans « la marchandisation du corps humain ». « C'est quelque chose sur laquelle les lois de bioéthique française sont très strictes. Ce n'est absolument pas la même problématique, arrêtons de tout mélanger", a insisté Agnès Buzyn, soulignant que les mères porteuses ne figuraient pas dans les mesures discutées. « Ce n'est pas le sujet ».
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