Plus de 10.000 femmes enceintes auraient pris de la Dépakine (®), entre 2007 et 2014, affirme le Canard Enchaîné concernant ce médicament à base de valproate de sodium dont les effets tératogènes ont été mis en évidence. L'hebdomadaire tire ce chiffre d'une étude, qu'il juge "alarmante", menée conjointement par l'agence du médicament (ANSM) et la CNAMTS. Une estimation qui n'étonne pas l'un des avocats des victimes, interrogé par l'Agence France Presse : en se basant sur les chiffres du Canard et sur les pourcentages de risques, Me Charles Joseph-Oudin évalue à environ 710 le nombre d'enfants qui seraient nés chaque année entre 2007 et 2014 avec des malformations ou des troubles neuro-développementaux.
Au passage, le Canard Enchainé accuse aussi l'avenue de Ségur d'avoir "soigneusement cachée aux familles" la première partie de l'étude, alors qu'elle lui aurait été communiquée dès la mi-juillet . Une affirmation que dément le ministère de la Santé qui précisait mercredi que "le premier volet" de l'étude sera présenté à l'Apesac (Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant) le 24 août prochain. "Cette réunion a été fixée dès la fin du mois de juillet", précise l'entourag de la ministre. Une version confirmée par l'avocat des familles : "Le ministère ne nous a rien caché" a-t-il dit, précisant que le rendez-vous du 24 août était effectivement fixé depuis la fin juillet.
Le ministère de la santé étudiera, en lien avec cette association représentative des familles avec laquelle il travaille étroitement, les mesures qu’il apparaîtra nécessaire de mettre en œuvre", ajoute encore le ministère de la Santé, qui ajoute que l’étude et "le plan d’action qui sera établi sur cette base" seront rendus publics début septembre.
En 2014, avant la mise en place de nouvelles restrictions d'utilisation, 93.000 femmes en âge de procréer prenaient ce médicament en France dont 37.000 pour épilepsie et 56.000 pour des troubles bipolaires. En février dernier, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait évalué à 450 le nombre d'enfants nés avec des malformations congénitales entre 2006 et 2014 après avoir été exposés in utero au valproate. L'Apesac évalue quant à elle à près de 30.000 le nombre des victimes du médicament depuis 1967.
Suite au rapport de l'Igas, Marisol Touraine a annoncé la création d'une filière pour prendre en charge les enfants victimes. Elle a également reçu en mai la présidente de l'Apesac pour faire avancer le dossier des indemnisations.
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