Chez les patients atteints d’un lupus érythémateux systémique (LES) avec péricardite récurrente, le traitement par prednisone devrait être limité dans la mesure du possible. Dans une cohorte de patients atteints d’un LES avec un antécédent de péricardite, le jeune âge, un traitement par prednisone, la sévérité de la maladie et le temps écoulé depuis l’épisode initial étaient des facteurs associés à une récidive de péricardite et, ce, alors même que la prednisone est indiquée comme traitement aigu de cette inflammation cardiaque.
La péricardite est la manifestation cardiaque la plus fréquente du LES et concerne environ 1 patient sur 5. Dans certains cas, elle peut être récurrente. Les auteurs de cette étude publiée dans le Jama Network Open ont ainsi cherché à en définir la fréquence et les facteurs de risque associés à la récurrence.
Une association dose-dépendante avec la prednisone
L’étude a inclus 590 patients atteints de LES ayant des antécédents de péricardite. Lors du premier épisode, 43,6 % des patients étaient âgés de moins de 30 ans, 90,5 % étaient des femmes, 51,4 % étaient noirs et 42,9 % blancs.
Au cours d’un suivi médian de 6,7 ans, les auteurs retrouvent 20,3 % de récidives, dont 50,8 % de récidive unique. Étaient considérés comme des récidives, les épisodes survenus au moins 6 semaines après le premier épisode enregistré.
Concernant les facteurs associés à la récurrence, les auteurs observent que les patients de moins de 30 ans avaient 11 % plus de risque de récurrence que les patients de 60 ans, qu’un traitement par prednisone (à la dose de 20 mg) augmentait de 99 % le risque de récidive, qu’une maladie sévère augmentait le risque de 55 % et qu’une récidive était 32 % plus susceptible d’intervenir dans la première année après l’épisode initial. Si le sexe n’était pas associé au risque de récidive, le fait d’être noir semble exposer à un surrisque (RR = 1,72). En revanche, les patients avec atteinte rénale (protéinurie ou syndrome néphrétique) ou une hypertension pulmonaire avaient un risque diminué.
Des alternatives à développer
Dans cette étude, la récidive était plus probable dans l'année qui suivait la survenue de la péricardite et chez les patients plus jeunes, ceux dont la maladie n'était pas contrôlée et ceux qui recevaient un traitement par prednisone orale, avec une association dose-dépendante (1,9 mg/jour, RR = 1,54 ; plus de 20 mg/jour, RR = 3,92). Pour les auteurs, « ces résultats peuvent servir de base à de futures études visant à définir le traitement optimal pour les récidives de la péricardite récurrente chez les patients atteints de LES et suggèrent que les corticostéroïdes oraux devraient être évités dans le traitement de la péricardite chez les patients atteints de LES ».
« La littérature en cardiologie a montré que l’utilisation des corticostéroïdes augmente le risque de péricardite récurrente dans la population générale, ajoute le Dr Andrea Fava, rhumatologue et co-senior de l’étude. Néanmoins, les stéroïdes sont utilisés très souvent par les rhumatologues pour traiter la péricardite lupique. Ces résultats soulignent l’importance de minimiser les corticostéroïdes oraux chez les patients avec lupus et indiquent le besoin de stratégies alternatives. »
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