Alors que depuis plusieurs mois, les ruptures de médicaments se multiplient, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) signale le 18 mai de nouvelles tensions d’approvisionnement. Elles touchent cette fois les auto-injecteurs d’adrénaline – nécessaires au traitement d’urgence du choc anaphylactique chez les patients allergiques. Sont concernées les marques Anapen, Epipen, Jext, et Emerade, précise l’instance.
En fait, ces difficultés d’approvisionnement sont dues à l’arrêt mondial de la distribution des stylos préremplis Emerade. Comme le rapporte l’ANSM, « les auto-injecteurs d’adrénaline Emerade ne sont plus distribués temporairement en pharmacie depuis le 4 mai 2023 ». Et ce, « par mesure de précaution », souligne l’agence.
Un faible de risque de dysfonctionnement des auto-injecteurs Emerade
De fait, un « risque de dysfonctionnement » a été identifié par le fabricant : lors d’un test, le laboratoire Bausch a relevé « qu’après une chute d’une hauteur de 1 mètre, le nombre d’auto-injecteurs ne s’activant plus ou se déclenchant prématurément était légèrement supérieur à la norme », détaille l’ANSM.
Problème : ce retrait des stylos Emerade, par report sur des spécialités alternatives, « entraîne (indirectement) des tensions d’approvisionnement sur les autres auto-injecteurs d’adrénaline (Anapen, Epipen et Jext) », explique l’ANSM.
Dans ce contexte, l’instance temporise. « En concertation avec les professionnels de santé, les associations de patients et comme d’autres pays, nous avons décidé de ne pas rappeler les auto-injecteurs Emerade déjà en possession des patients. » D’autant qu’à ses yeux, le risque de dysfonctionnement repéré par le laboratoire apparait « faible ». « Depuis la commercialisation en France en 2021 de ces auto-injecteurs Emerade, nous n’avons reçu aucun signalement en lien avec ce risque », insiste l’ANSM.
Attendre la date de péremption des stylos Emerade pour ne pas aggraver la pénurie
En pratique, l’agence préconise évidemment de ne plus prescrire de stylo Emerade (de toute façon indisponible), mais surtout, pour éviter de creuser la pénurie, de ne pas précipiter le remplacement de leur auto-injecteur d’adrénaline aux patients disposant d’un stylo Emerade. « Nous demandons aux médecins de ne prescrire un auto-injecteur d’une autre marque qu’à la date de péremption des auto-injecteurs Emerade ». Les patients sont aussi prévenus. « Nous demandons aux patients de ne pas faire remplacer leurs auto-injecteurs avant la date de péremption. Lors de leur prochaine consultation médicale, le médecin leur prescrira un auto-injecteur d’une autre marque qu’Emerade. »
En outre, l’ANSM rappelle, à destination des patients, quelques précautions. À savoir, « toujours porter (sur soi) deux auto-injecteurs », « bien les conserver dans la boîte fournie afin de les protéger », et « en cas de problème de fonctionnement d’un auto-injecteur, utiliser le second ». Dans ce cas, le dysfonctionnement peut être signalé sur la plateforme signalement.social-sante.gouv.fr. L’ANSM rappelle aussi que « dans tous les cas, en cas de réaction allergique nécessitant l’utilisation d’un stylo d’adrénaline, il est indispensable de contacter les services d’urgence (15 ou 18) ».
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