Les patients diabétiques subissant une chirurgie seraient moins sujets à des réadmissions à l’hôpital et à des complications post-chirurgicales lorsqu’ils sont traités par analogues du GLP-1 (aGLP-1) en péri-opératoire que ceux qui ne le sont pas. Ces résultats d’une étude rétrospective publiés dans Annals of Surgery montrent, d’une part que cette classe de médicaments ne « devrait pas aggraver les complications post-chirurgicales », et d’autre part qu’elle pourrait « réduire le risque de certaines ».
Pour les auteurs, cette étude était nécessaire au vu « de l’usage croissant des aGLP-1 aux États-Unis » afin « de comprendre le potentiel effet de ces médicaments sur les résultats d’une chirurgie ». Les analogues du GLP-1 peuvent d’ailleurs être maintenus avant une intervention digestive pour la majorité des patients, comme l’ont statué cinq sociétés savantes américaines il y a quelques mois.
Les risques de saignements et d’infections équivalents avec ou sans aGLP-1
Les auteurs ont analysé les dossiers anonymisés de 74 425 procédures chirurgicales réalisées chez 21 772 patients diabétiques de type 1 ou 2 (DT1 et 2) sur une période de 3 ans et demi (les aGLP-1 sont également prescrits, hors AMM, à des patients atteints de diabète de type 1). Ils retrouvent chez ceux qui prenaient des aGLP-1 (27,2 % de la cohorte), 12 % moins de réadmissions à l'hôpital dans le mois suivant l’intervention que chez ceux qui n’en prenaient pas (RR = 0,883), ainsi que 29 % moins de réouvertures de la plaie dans les six mois (RR = 0,711) et 56 % moins d'hématomes sur le site de l’intervention (RR = 0,440) lorsque les patients étaient encore sous aGLP-1 quelque 180 jours après l’opération. Ils se sont également intéressés à deux autres complications post-chirurgicales, les saignements et les infections, dont les taux étaient équivalents entre les patients sous aGLP-1 et les autres.
Bien que l’étude n’ait pas eu pour objectif de déterminer les mécanismes de ces effets bénéfiques, les auteurs écartent tout de même la piste d’un contrôle glycémique amélioré comme médiateur de la réduction du risque de réouverture de la plaie. En effet, les patients sous aGLP-1 présentaient une glycémie moyenne plus élevée que les patients diabétiques témoins (HbA1c à 6,9 chez les patients sous aGLP-1 contre 6,80).
Les auteurs citent en revanche des études ayant montré que les aGLP-1 favorisaient la formation de vaisseaux sanguins, la réduction de l’inflammation et de la coagulation. L’équipe mène actuellement d’autres analyses afin d’évaluer l’influence des aGLP-1 sur les complications post-opératoires chez des patients non-diabétiques.
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