« Notre Nation a trop peu investi dans la santé mentale et a trop peu assumé d'avoir les vrais débats au bon moment. Or parler de la santé mentale et la prévenir est une manière de vivre dans une Nation plus apaisée », a conclu le président français lors des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie.
Emmanuel Macron a à la fois dressé un portrait accablant de la spécialité à cause du manque persistant de moyens et a tenté de lancer des pistes d'amélioration. La mesure phare de son discours est le remboursement des consultations chez les psychologues libéraux à partir de l'âge de trois ans. Il se fera sur prescription médicale dans le cadre d'un parcours de soins et pourra être renouvelé. Le forfait sera de 40 euros pour la première séance et de 30 euros pour les suivantes. Les libéraux psy s'inquiètent de devoir en passer par une prescription médicale.
Les réactions des professionnels concernés ne se sont pas fait attendre : Benoît Schneider, président honoraire de la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP), professeur de psychologie de l'éducation à l'université Nancy 2 sur LCI a déploré que « les tarifs de 40 euros pour la première séance et 30 euros pour les sept suivantes ne sont pas entendables ». Et d'enfoncer le clou : « Quand on considère l'ensemble des charges, le temps passé avec les patients, de toute façon le compte n'y est pas (...) Le taux de rémunération ne permet pas de vivre de façon correcte en tant que libéral. »
3114, ligne de prévention du suicide
Concernant l'accès et le maintien du lien des personnes en souffrance avec le système de soins, l'exécutif instaure un numéro national gratuit de prévention du suicide (31 14) mis en place à partir du 1er octobre. Ce dispositif existe déjà depuis de nombreuses années dans d'autres pays européens. Il sera effectif 24/24 et 7 jours sur 7. Une équipe dédiée de professionnels de santé sera au bout du fil, pas seulement pour les citoyens, mais aussi pour l'ensemble des acteurs mobilisés sur la prévention du suicide. Cette mesure sera financée à hauteur de 21,6 millions d'euros en année pleine.
800 postes d'infirmiers psychiatriques
Le président a particulièrement insisté sur les inégalités de soins et les différences de prise en charge territoriale : « Ce modèle ancré sur les territoires a bâti son implantation sur des fragilités à cause du manque récurrent de moyens. » Pour information, les dépenses dans le secteur psychiatrique ont augmenté deux fois moins vite que les dépenses de l'Ondam. D'où la création de 800 postes d'infirmiers supplémentaires à partir de 2022 pour réduire les délais d'attente dans les CMP. Concernant les hospitaliers, le président a simplement rappelé les efforts engagés par le Ségur (8,2 milliards d'euros). Dans ce cadre, l'accent sera porté sur l'ouverture de postes en pédopsychiatrie (pas de chiffre précis), la revalorisation des formations et l'investissement dans les locaux souvent délabrés (plan de 19 milliards sur l'immobilier hospitalier déjà annoncé).
80 millions d'euros pour la recherche
Enfin, sur le volet recherche, l'exécutif soutiendra un programme dédié financé dans le cadre du PIA4 à hauteur de 80 millions d'euros en confiant le pilotage à l'Inserm et au CNRS. Dans ce cadre seront soutenus l'Institut cérébral en cours de création à l'hôpital Sainte Anne ainsi qu'un nouveau centre E-care pour la prise en charge et la recherche sur l'enfant à l'hôpital Robert-Debré. Dans le volet prévention est prévue la création de 50 000 postes d'ici à 2023 dans les premiers secours en santé mentale. Une maison des adolescents devra être créée sur chaque département d'ici à trois ans.
Apnée du sommeil de l’enfant : faut-il réélargir les indications de l’adénotonsillectomie ?
Endométriose : le ministère de la Santé annonce une extension de l’Endotest et un projet pilote pour la prévention
Pr Ibrahim Yakoub-Agha, hématologue : « Beaucoup d’indices nous intiment de produire des CAR-T cells académiques »
Le traitement des IST virales et parasitaires évolue