Statu quo pour les ventes de médicaments en France en 2015. À l’inverse des autres pays européens, le chiffre d'affaires de l'industrie du médicament en France a stagné par rapport à 2014, à quelque 27,8 milliards d'euros, selon le bilan économique annuel du Leem publié mardi. De quoi inquiéter la fédération qui qualifie la situation de"pénalisante" pour l'attractivité du pays.
Après une forte récession en 2014 (-5 %), les échanges commerciaux de médicaments entre la France et l'étranger ont pourtant progressé de 1,5 % en 2015. Une légère reprise qui ne devrait pas durer, 2016 s'annonçant d'ores et déjà comme un mauvais cru.
La fédération s'indigne dans un communiqué des plans successifs d'économies mis en place ces dernières années par les pouvoirs publics qui "étouffent le secteur qui assume, à lui seul, 50 % des efforts d'économies de l'assurance maladie" en consentant à des baisses de prix et de volumes, alors que les médicaments ne représentent "que 15 % des dépenses de santé".
La fédération pointe aussi la taxation spécifique à l'industrie pharmaceutique en France, dont la part des prélèvements sur le chiffre d'affaires taxable est passée de 3,6 % à 6,3 % entre 2011 et 2015.
Le président du Leem, Patrick Errard, a de nouveau appelé dans le rapport à "refonder une vraie politique d'attractivité pour les investissements en santé" et "à penser plus loin que l'annualité des lois de financement" de la sécurité sociale.
Lundi, le Leem a par ailleurs accueilli "avec la plus grande prudence" la proposition du député socialiste Gérard Bapt d'alimenter le futur fonds d'indemnisation des victimes de la Dépakine par une nouvelle taxe sur les médicaments et les dispositifs médicaux, alors que le degré de responsabilité des diverses parties impliquées dans cette affaire n'a pas encore été clairement établi.
(Avec AFP)
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