Selon l’Ansm, la consommation d'antibiotiques des Français est repartie à la hausse depuis quatre ans. Après un net recul entre 2000 et 2004 (-18,9%) et une évolution en dents de scie entre 2005 et 2009 se soldant par un statu quo au niveau des chiffres, les ventes d'antibiotiques progressent de nouveau depuis 2010, avec 5,9 % de plus de consommation. Des chiffres étonnants issus des déclarations obligatoires de ventes de ces médicaments par les industriels.
Si l’hôpital n’est pas exemplaire dans son antibioprescription avec environ 4 patients sur 10 qui ont reçu un jour donné en 2013, une dose d’antibiotiques, sa consommation est stationnaire. C’est la consommation en ville qui inquiète les experts de l’Ansm, où se fait 90% de la vente de boîtes.
Les pénicillines demeurent les molécules les plus prescrites (61,2% en 2013 contre 48,7% en 2003), avec notamment une progression préoccupante de l’association amoxicilline-acide clavulanique génératrice de résistances bactériennes. Cette surconsommation serait majoritairement féminine (59,3% des ventes en officines de ville). Une dysparité que les experts attribuent à la fréquence des cystites chez les femmes entre 15 ans et 54 ans. Enfin, ce sont les affections des voies respiratoires qui concentrent le maximum de prescriptions, suivies par les infections urinaires et les otites.
Au final, la campagne des « antibiotiques, c’est pas automatique » mise en place en France en 2000 aura fait long feu, puisqu’en 2013, les taux sont légèrement supérieurs à ceux de 2003. Cette évolution globale fait craindre à l’Ansm qu’elle mette en péril l’objectif du plan antibiotique 2011-2016 de réduire de 25 % en cinq ans la consommation des antibiotiques. L’enjeu de ces plans successifs est effectivement de taille puisque 25 000 patients, infectés par des bactéries multirésistantes, décèdent chaque année en Europe d’une impasse thérapeutique.
Reste que ces chiffres de prescriptions très alarmants sont discordants avec ceux de la ROSP. Ceux-ci indiquaient une baisse de 12% sur l’objectif prescription d’antibiotiques des médecins généralistes entre décembre 2011 et juin 2014. La faute aux spécialistes libéraux ?
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