Un médicament pour traiter la constipation provoquée par des antalgiques opiacés a doublé le temps de survie de malades atteints d'un cancer avancé, montre l'analyse de deux essais cliniques présentée mardi à la conférence annuelle des anesthésistes américains réunis à San Diego en Californie.
L’étude analyse les données de 229 patients atteints d'un cancer avancé et traités avec le Relistor® (méthylnaltrexone), un médicament commercialisé en 2008 pour des problèmes de constipation seondaire. Dans ce groupe, 117 malades ont été traités avec le Relistor® et 112 avec un placebo. Les chercheurs ont constaté que 57% des patients qui avaient pris la molécule ont été certes soulagés de leur constipation, mais ceux pour qui le traitement contre la constipation a été efficace ont survécu en moyenne deux fois plus longtemps (118 jours contre 58 jours) que ceux qui n'avaient pas réagi au laxatif ou pris le placebo. En outre, les malades qui ont bien répondu au médicament ont été moins nombreux à voir leur tumeur progresser (7,6% d'entre eux) que ceux qui n'ont pas été soulagés de leur constipation par ce traitement (22%) ou ceux qui ont pris le placebo (25,4%).
Les chercheurs ont également analysé les effets du Relistor® sur un autre groupe de 135 malades atteints d'autres pathologies à un stade avancé, comme l'insuffisance cardiaque congestive, la congestion pulmonaire chronique ou des pathologies neurologiques, mais pas de cancer. Le Relistor® a été efficace pour plus de 50% de ces patients mais sans prolonger leur vie. "Cela montre qu'il est très improbable qu'une amélioration des fonctions intestinales explique le gain de survie chez les malades atteints d'un cancer avancé", observe le Dr Filip Janku, professeur de médecine au Centre du cancer Anderson à l'Université du Texas et co-auteur de l'étude. Si les chercheurs ignorent les raisons des vertus anticancéreuses du méthylnaltrexone, l'une de leurs hypothèses est que cette molécule pourrait agir de façon combinée avec les opiacés.
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