Selon Catherine Deroche, présidente de la commission des affaires sociales du Sénat qui a auditionné les associations concernées par le quatrième plan greffe remis en mars dernier, « les résultats du rapport sont inférieurs à ceux fixés dans le précédent plan, et cela avant même que la pandémie ne soit arrivée. La crise n'a fait qu'empirer la situation. En 2020, il y a eu une baisse de 25 % du nombre de transplantations ». Ce constat est confirmé par Yvanie Caillé (association Renaloo), selon laquelle « la situation dans les hôpitaux a bien une conséquence sur le nombre de prélevements de personnes décédées. Pire, les équipes de greffes nous informent qu'elles sont en train de déprogrammer des greffes de donneurs vivants qui ont été repoussées au moins d'un an. Le risque est que la situation déjà très fragile ne se dégrade encore plus. »
Espagne, champion du monde de prélèvement
Annoncé en mars dernier, le prochain plan greffe 2022-2026, une première, sera accompagné d'une enveloppe financière de 210 millions d'euros sur cinq ans. Quel est le bilan ? « Un déclin historique et vraiment inquiétant a été atteint en 2017 », explique Yvanie Caillé. Cette situation est loin d'être identique dans les autres pays européens. En témoigne, selon la représentante de Renaloo, l'Espagne, champion du monde du don d'organes après la mort du prélèvement d'organes sur donneurs décédés. Depuis 30 ans ce pays a fait preuve d'un engagement politique fort pour développer et privilégier le don d'organes mais aussi d'un point de vue économique par rapport à la dialyse. « Les résultats qui s'améliorent d'une année à l'autre sont impressionnants », affirme Yvanie Caillé.
France, 30 prélèvements par million d'habitants
Quant à la France, elle compte un peu moins de 30 transplantations par million d'habitants versus 50 en moyenne en Espagne. Certaines régions comme la Catalogne recense 110 donneurs par million d'habitants. En Angleterre, le taux de greffes rénales vivantes est à 30 % versus 16 % en 2017 en France. Selon l'association Renaloo qui a lancé des pistes de préconisations pour le plan greffe 2022-2026, si la France appliquait le modèle de la Catalogne, elle économiserait en nombre de dialyses 200 millions d'euros sur cinq ans. Selon Jean-Marc Charrel (France Rein), la France atteindrait un plafond en matière de donneurs décédés (5 000 par an), le taux de refus étant important (33%). D'où la nécessité d'augmenter le taux de donneurs vivants et le rôle central d'information en la matière du médecin néphrologue.
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