C’est un record dans l’attribution du Prix Nobel. Il aura fallu attendre l’année 1966, soit 57 ans après ses travaux pour que Rous, premier médecin à démontrer que les tumeurs cancéreuses pouvaient être transmises par des virus. soit enfin récompensé. C’est en effet en 1909 que le biologiste réussit à provoquer, alors qu’il est chargé de recherche à l’institut Rockefeller à provoquer des cancers solides des tissus conjonctifs chez des poulets sains à partir d’un filtrat acellulaire d’une tumeur aviaire.
Cette découverte a été faite par le médecin – originaire de Baltimore où il est né le 5 octobre 1879 – sur un sarcome chez un poulet de la race Plymouth Rock. à partir de ce sarcome, qu’un cancer pouvait être transmis par des extraits de tumeurs filtrées, ne pouvant contenir aucune cellule mais seulement des agents ultra-filtrants, c’est-à-dire des virus.
Des travaux jugés, au début, sans grand intérêt par la communauté scientifique...
Pourtant les expérimentations de Rous font long feu. Les tentatives d’inoculation de ce cancer à d’autres espèces animales s’étant soldées par des échecs, la communauté scientifique juge ces travaux sans grand intérêt pour la recherche médicale. Meurtri, Rous abandonne le sujet et se consacre à d’autres travaux sur le foie et la vésicule biliaire et met au point une méthode de conservation du sang qui aboutira à la création des banques de sang.
En 1934, Rous reprend néanmoins de plus belle ses travaux sur l’induction du cancer et, en 1941, il propose une théorie virale du cancer.
[[asset:image:4426 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Il faudra ensuite attendre 1963 et les travaux d’un autre futur prix Nobel de médecine (en 1975), l’Italien Renato Dulbecco sur les « découvertes concernant l’interaction entre les virus oncogéniques et le matériel génétique des cellules » pour que les travaux initiés par Rous plus de cinquante ans auparavant soient enfin reconnus. Le virus de Rous, grâce aux progrès de la biologie moléculaire, était enfin clairement identifié comme l’agent cancérigène. Ce virus sera à l’origine de la découverte du premier oncogène par le Français Dominique Stéhelin.
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