Prix Nobel de médecine en 1939, Gerhard Domagk a été récompensé pour sa découverte de la sulfamidochrysoïdine, brevetée en 1935 sous le nom de Prontosil, premier médicament antibactérien commercialement exploitable.
Domagk est né en le 30 avril 1895 dans le Brandebourg, à Lagow. Alors qu’il vient de s’inscrire en médecine à Kiel, la Première Guerre mondiale éclate et il décide de s’engager. Mais, rapidement blessé sur le front, il peut reprendre dès la fin de 1914, le cours de ses etudes. Après avoir obtenu son diplôme, il ne va avoir qu’une seule obsession : trouver des substances antibactériennes capables de guérir les infections.
Un prolongement des travaux d’Ehrlich
Recruté par les laboratoires de la firme Bayer, à Wuppertal, Domagk gravit rapidement les échelons et se retrouve à la tête de l’institut Bayer de pathologie et de bactériologie et, prolongeant les travaux de son illustre prédecesseur; Paul Ehrlich, il travaille avec son équipe sur l’utilisation des colorants comme antibactériens.
A l’automne 1932, Domagk reçoit ainsi un colorant rouge vif, le dérivé KL695 – la sulfamidochrysoïdine – et découvre que ce produit est remarquablement efficace pour guérir les souris infectées par un streptocoque hémolytique virulent. Il appelle ce produit Prontosil et un brevet sur l’activité antibactérienne de ce colorant est déposé le jour de Noël 1932. Parallèlement, des chercheurs de l’Institut Pasteur, Daniel Bovet, Jacques Tréfouel et Francesco Nitti avaient découvert que le principe actif n’était pas le colorant mais était un produit de degradation du Prontosil libéré dans les tissus, le p-aminophénylsulfamide.
Grâce à sa découverte, Domagk sauve sa fille de l’amputation d’un bras
Domagk va utiliser le médicament tout juste breveté sur sa fille, la sauvant d’une amputation du bras. Le premier essai clinique avec le colorant sulfamidé de Bayer aboutit à la guérison d’un bébé de dix mois souffrant d’une septicémie à staphylocoques d’origine cutanée d’issue toujours fatale jusque-là. Grâce au Prontosil, la mortalité des fièvres puerpérales va aussi tomber de 25 à 5%. Autant de succès qui firent que le Prontosil fut largement commercialisé dès 1935.
Un prix Nobel qu’Hitler le contraint à refuser
En 1939, Domagk reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine « pour la découverte des effets antibactériens du Prontosil ».. Mais Hitler le contraint à refuser le prix, et il est incarcéré pendant une semaine par la Gestapo. Depuis l’’attribution du prix Nobel de médecine en 1935 à Carl Von Ossietzky, un farouche opposant au Troisième Reich, les Nazis avaient, en effet, interdit à leurs ressortissants d’accepter ce Prix. Domagk, la guerre terminée, put enfin recevoir son prix en 1947, mais sans la gratification financière. Domagk travaillera ensuite, jusqu’à la fin de sa vie sur la chimiothérapie cancéreuse et la tuberculose.
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