Cette anesthésiste américaine, née à Westfield, dans l'état du New Jersey, a deux bonnes raisons de figurer au Panthéon de la médecine. La première est d'avoir été la première femme responsable d'un département de médecine à l'université de Columbia, la seconde est d'avoir développé une méthode d'observation des nouveau-nés qui, désormais, porte son nom, le score d'Apgar.
Virginia Apgar qui, à l'origine, avait rêvé d'une carrière de chirurgien, s'est finalement tourné vers l'anesthésiologie. En 1952, alors qu'elle exerce dans un service d’obstétrique, elle commence des recherches sur les effets sur le nouveau-né de l'anesthésie faite à la mère pendant l'accouchement. Elle va alors développer une méthode standard d'évaluation de l’état de santé du nouveau-né dans les premières secondes de son arrivée au monde. Ce test qui porte aujourd'hui son nom évalue des constantes vitales fondamentales trente secondes à une minute après la naissance : la fréquence cardiaque, la respiration, le tonus, la réactivité et la coloration des téguments. Chacun des éléments est noté à 0, 1 ou 2 points, selon les conditions observées. Le résultat maximal est de 10, suggérant la meilleure condition de santé possible, alors qu’un score en dessous de 7 réfère à une détresse.
Une note de 10/10 correspond à un nourrisson ayant un rythme cardiaque supérieur à 100, une respiration normale et efficace. Ses membres sont repliés sur le corps, le bébé, il a poussé un cri et sa peau est de couleur rose.
Entre 7 et 10, le score est considéré comme normal. La peau du nouveau-né est rose, mais les extrémités sont souvent cyanosées, car le premier cri s’est fait un peu attendre, en raison de l’encombrement des muqueuses respiratoires.
Un score de 3 à 7 indique que l’enfant a souffert durant l’accouchement. Des soins sont alors nécessaires : aspiration des mucosités, ventilation... et, parfois, des gestes de réanimation avec une prise en charge spécifique.
Peu après que Virginia Apgar ait mise sa méthode au point, un groupe d’experts proposa, au vu des résultats d’une étude conduite dans les maternités, de répéter l’opération cinq minutes après la mise au monde. Cette deuxième mesure apparaissait en effet plus prédictive des chances de survie de l’enfant. Dès lors, le score d'Apgar se généralisa aux Etats Unis, puis dans le monde entier.
Aujourd'hui, plus de soixante ans après sa mise au point, le test d’Apgar est toujours pratiqué systématiquement à la naissance dans de nombreux pays, sa fiabilité, sa simplicité et l’absence d’appareillage particulier pour le réaliser étant ses principaux atouts.
En 1973, Virginia Apgar a été la première femme décorée de la médaille d'or de médecine de l'université de Columbia et, pour commémorer ses travaux, un timbre à son effigie a été émis en 1994, vingt ans après sa mort le 7 août 1974.
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