L'interdiction de fumer dans l'enceinte des collèges et lycées ne sera pas assouplie. Alors que la question de ces pauses cigarette pendant les récréations se posait depuis les attentats de 2015, Matignon a aujourd'hui tranché à la suite d'une réunion avec Agnès Buzyn, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.
La piste d'un assouplissement avait été évoquée afin d'autoriser les chefs d'établissement à permettre aux élèves de fumer dans l'enceinte des lycées, afin d'éviter des attaques visant les élèves regroupés devant l'établissement, par exemple à la voiture-bélier. Il n'en sera rien. Du temps du précédent gouvernement, les ministères de l'Éducation et de la Santé précédents avaient envoyé des messages contradictoires aux chefs d'établissement, le premier vers un assouplissement, le second maintenant l'interdiction absolue. Et la justice s'en était mêlée.
Satisfaction des militants anti-tabac
Pour que les choses soient plus claires, la semaine dernière, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a donc saisi le Premier ministre Edouard Philippe pour arrêter la position du gouvernement sur le sujet. L'interdiction restera donc strictement appliquée, "malgré les inquiétudes quant à d'éventuels attentats visant les attroupements à la sortie des établissements", comme le précise Matignon.
Une décision saluée par les militants anti-tabac. "C'est une très bonne chose, on s'en félicite" a réagi Clémence Cagnat-Lardeau, directrice de l'Alliance contre le Tabac qui regroupe vingt-cinq associations (Ligue contre le cancer, Fédération française de cardiologie, Fondation du souffle, Comité national contre le tabagisme, Droit des non-fumeurs…) et était très mobilisée sur la question. "À l'heure où le gouvernement va engager une campagne de lutte contre le tabagisme, et alors que la sécurité aux abords des établissements a été renforcée dans le cadre de la nouvelle posture Vigipirate Attentats, il n’est pas question d'affaiblir le décret du 15 novembre 2006 qui interdit de fumer à l’intérieur des établissements", a statué le Premier ministre.
Pas de tests salivaires non plus...
Pas de retour de la cigarette dans les lycées, mais pas de tests salivaires de détection de drogue non plus... En Ile-de-France, la présidente de la région Valérie Pecresse ne décolère pas de n'avoir pas réussi à mettre en place cette mesure. En mai 2016, le financement de ces tests salivaires et d'ethylotests avait été adopté par le Conseil Régional mais la mesure n'a finalement pas été mise en place. Un échec que Valérie Pecresse attribue à l'ancienne ministre de l'éducation Najat Vallaud-Belkacem. "Ce que nous avons voulu faire c'était un plan 'lycées sans drogue' très vaste", qui comprenait également "des référents drogues dans les lycées" et "des témoins lycéens", c'est-à-dire "des lycéens qui parlent aux lycéens", a-t-elle expliqué sur France Inter. Mais "Najat Vallaud-Belkacem a refusé que la région travaille sur cette politique de prévention" accuse-t-elle. Valérie Pécresse a indiqué qu'elle allait "travailler avec Jean-Michel Blanquer", le nouveau ministre de l'Education nationale, "pour parler prévention santé jeunes".
Dans une lettre adressée en juillet 2016 à Mme Pécresse, l'ancien préfet de région Jean-François Carenco avait estimé que le financement de tests salivaires de dépistage de drogue et des éthylotests pour les lycéens franciliens outrepassait les compétences régionales en matière sanitaire et sociale.
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