Un tiers des nouveaux cas d’infection au VIH pourrait être évité chez les hommes ayant des relations homosexuelles dans les dix prochaines années grâce à une pilule journalière. C’est ce que suggère une étude de modélisation de l’université d’Emory (Géorgie) publiée dans the Journal of Infections Diseases le 14 juillet. De même, une étude canadienne parue le même jour dans Plos pathogens évoque de nouvelles pistes pour améliorer l’usage de la trithérapie. Les chercheurs de l’université de Montréal ont découvert les marqueurs qui permettront de cibler les cellules servant de « réservoir » au virus quand le patient est sous antirétroviraux.
Limiter le nombre d’infections grâce à la prévention reste un facteur clé pour enrayer la propagation de la maladie. De précédentes études ont démontré que l’utilisation du Truvada est très efficace car il réduirait de 90 % le risque de contracter le virus à travers les relations sexuelles s’il est utilisé quotidiennement. Cet assortiment de deux médicaments (le ténofovir et l’emtricitabine) a été approuvé en 2012 par the Food and Drug Administration comme traitement prophylactique (PrEP) à usage journalier pour prévenir les infections par le VIH aux États Unis. Les nouveaux travaux de modélisation des chercheurs américains démontrent que si 40 % des hommes ayant des relations homosexuelles et jugés bon candidats pour la PrEP se voyaient vraiment prescrire les médicaments et les utilisaient à bon escient alors 33 % des infections dans cette catégorie de la population américaine pourraient être évitées dans les 10 ans à venir. Cette diminution significative dépendra néanmoins des prescriptions des professionnels de santé et des patients, s'ils suivent ou non les directives. Selon les chiffres, empêcher un nouveau cas d’infection reviendrait à traiter 25 hommes sous PrEP durant un an. Bien sûr, cette étude demeure une modélisation des impacts futurs. Ce sont des prévisions établies en fonction des données connues actuellement. « Il y a un grand écart entre les 5 % d’hommes ayant des relations avec d’autres hommes qui utilisent la PrEP aujourd’hui et ceux qui pourraient potentiellement en bénéficier », affirme le Dr Jenness, auteur principal de l’étude.
Les cellules réservoirs du VIH identifiées
Dans le même temps, une équipe canadienne a découvert que les cellules qui abritent le virus ont des caractéristiques communes : trois marqueurs cellulaires typiques. Cette publication fait écho aux propos de la société internationale du SIDA (SID) qui a dévoilé, ce lundi 11 juillet, les axes de recherches prioritaires. Ceux-ci ne visent plus seulement à améliorer les traitements mais bel et bien à guérir de l’infection. Les scientifiques n’ignorent pas que ces cellules où se cache le virus constituent un des principaux obstacles de la guérison. En effet, même si la trithérapie empêche la progression du pathogène celui-ci persiste dans ces réservoirs. Il revient donc en force si le patient stoppe les traitements. Les cellules qui cachent le virus sont identifiées, elles pourront être éliminées et les patients pourraient alors arrêter les antirétroviraux en toute sécurité car ils ne sont pas sans effets secondaires. « L’avantage est que des médicaments contre le cancer ciblant ces marqueurs existent déjà. Nous pensons pouvoir les utiliser pour détruire les réservoirs du VIH », annonce le Pr Rémi Fromentin, un des auteurs. Les spécialistes vont tester des anticorps spécifiques à ces marqueurs. Comme certains médicaments sont déjà approuvés par the U.S ; Food and Drug Admnistration and Health au Canada, leur usage pourrait assez rapidement être transféré à des applications cliniques.
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