Le prix Nobel de médecine a été attribué ce lundi 2 octobre à trois généticiens américains pour leurs travaux sur l'horloge biologique.
Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young sont récompensés pour "leurs découvertes des mécanismes moléculaires qui règlent le rythme circadien", a solennellement annoncé l'Assemblée Nobel de l'Institut Karolinska à Stockholm. "Leurs découvertes expliquent comment les plantes, les animaux et les êtres humains adaptent leur rythme biologique pour qu'il se synchronise avec les révolutions de la Terre" autour du soleil, a précisé le jury.
À partir de l'observation de drosophiles, Jeffrey C. Hall et Michael Rosbash, de l'université Brandeis de Boston, ainsi que Michael Young, de l'université Rockefeller à New York, ont isolé en 1984 un "gène horloge" interne à la cellule.
MM. Hall et Rosbah ont ensuite montré que ce gène, s'il fonctionne correctement, encode une protéine qui s'accumule dans la cellule au cours de la nuit puis se désagrège pendant le jour avec un processus de rétrocontrôle. D’où une activation cyclique du gène horloge. Au cours des années suivantes, les chercheurs ont mis en évidence d'autres processus moléculaires impliqués dans le rythme circadien ; que ce soit dans l'activation du gène horloge, sa synchronisation via la lumière ou son rôle dans la régulation d’autres gênes.
"Chaque cellule a des gènes horloge, qui lui disent à quel moment il faut qu'elle soit active et à quel moment il faut qu'elle se repose", commente Joëlle Adrien, directrice de recherche à l'Inserm. L'horloge biologique principale, située dans le cerveau, joue le rôle de chef d'orchestre entre toutes les cellules "parce que si chaque cellule va à son rythme, c'est la cacophonie".
Depuis les découvertes des trois lauréats, la biologie circadienne s'est transformée en un domaine de recherche vaste et très dynamique, avec des implications pour notre santé et notre bien-être. Chez l'homme, on sait aujourd’hui que le rythme circadien régule sur 24h le sommeil, les comportements alimentaires, les sécrétions hormonales, la pression artérielle et la température corporelle.
Tout décalage ponctuel entre l’horloge biologique interne et l’environnement extérieur affecte le bien être de l’individu (jet lag par exemple). Certaines données montrent par ailleurs qu’une désynchronisation chronique entre mode de vie et horloge biologique est associée à l’augmentation du risque de diverses pathologies.
Ironie du sort, c’est en pleine nuit que les chercheurs ont été avertis de leur distinction !
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