Dans son rapport sur les protections intimes féminines rendu public mardi, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a conduit des analyses sur deux sujets : la composition de ces protections et leurs éventuelles conséquences sur la santé de la femme mais aussi sur le risque de syndrome de choc toxique (SCT) menstruel.
Risque de SCT menstruel
Sur ce dernier point, une vingtaine de cas sont recensés chaque année en France mais ce nombre est sans doute sous-estimé, la déclaration de cette maladie due à une infection bactérienne au staphylocoque doré n'étant pas obligatoire.
L'agence précise que l’incidence de portage vaginal de la souche de S. aureus productrice de TSST-1 est entre 1 et 4 % dans la population générale, et donc potentiellement à risque. Il est également souligné que 80 à 90 % des femmes possèdent « des anticorps anti-TSST-1, dont une grande majorité dès l’adolescence. Seules les femmes présentant un taux insuffisant d’anticorps anti-TSST-1 ou n’en ayant pas sont susceptibles de développer un SCT ».
Compte tenu de la gravité de ce syndrome, comme elle l'avait déjà formulé dans un précédent rapport, l'Anses recommande de développer l'information des professionnels de santé, en particulier dans les services d'urgence.
L'Agence appelle aussi les fabricants à fournir « une information plus claire » sur les règles d'hygiène à respecter. L'Anses considère que toutes les protections intimes internes (tampons, coupes menstruelles...) présentent ce risque et qu'il est lié à de mauvaises conditions d'utilisation. Le risque de développer un SCT augmente avec la durée de port des protections internes. Les recommandations figurant sur les notices d'utilisation de ces protections (durée de port maximale entre 4 et 8 h) sont peu ou mal suivies.
Mauvaise utilisation
Une enquête réalisée en 2017 par Opinion Way pour l'agence de sécurité sanitaire soulignait que ces règles de bonne utilisation étaient loin d'être généralisées : seules 61 % des femmes interrogées disaient se laver les mains avant de changer de protection (24 % à l'eau, 50 % avec du savon et 7 % avec un gel hydroalcoolique) et beaucoup déclaraient garder la même protection plus de 5 heures (22 % des utilisatrices de tampons, 26 % pour les serviettes et 75 % pour les coupes menstruelles).
L'Anses précise que les protections intimes externes (serviettes, protège-slips) n'ont jamais été impliquées dans le SCT menstruel.
Éliminer ou réduire les substances chimiques à risque
L'agence qui s'est aussi intéressée à la composition de ces protections, n’a pas mis en évidence de relation directe entre les propriétés physico-chimiques des matériaux de ces protections intimes et un risque d’augmentation du SCT.
Concernant les produits chimiques retrouvés dans ces protections intimes internes, l'Anses n'a pas constaté de dépassement des valeurs sanitaires. Cependant elle « recommande d’éliminer ou, à défaut, de réduire autant que possible, la présence de substances chimiques dangereuses dans les matériaux constituant les protections intimes, notamment les substances présentant des effets CMR (Cancérogène Mutagène Reprotoxique), perturbateurs endocriniens et sensibilisants cutanés ».
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