À part les anti-histaminiques, il n’existe que peu de traitements du prurit, alors qu’il s’agit d’une affection extrêmement fréquente, touchant 30 % de la population (10 % pour le prurit sévère). Or, les anti-histaminiques ne fonctionnent pas dans la grande majorité des cas (leur AMM pour le prurit est réservée aux urticaires). Les chercheurs ont découvert une deuxième voie régulant la genèse du prurit : celle des récepteurs PAR-2. Ce qui pourrait permettre la mise au point de nouveaux médicaments : les anti PAR-2.
Par ailleurs, des « voies spécifiques du prurit » ont été mises en évidence, comprenant des récepteurs cutanés spécifiques, et des neurones spécifiques au niveau des nerfs, de la moelle épinière et du cerveau. Or, ces neurones expriment un certain nombre de récepteurs qui sont donc autant de cibles thérapeutiques potentielles. C’est le cas des récepteurs TRPVA, sur lesquels pourraient agir des vanilloïdes. De même, les récepteurs KAPPA des opiacés pourraient être des cibles thérapeutiques extrêmement intéressantes des opiacés KAPPA- agonistes. Des essais cliniques suivant cette piste ont débouché sur la mise au point d’un médicament : la nalfurafine qui a obtenu une AMM au Japon.
Les chercheurs se penchent aussi sur les récepteurs de la substance P (un neuromédiateur impliqué dans le prurit mais aussi dans la douleur, la dépression et la nausée) et tentent de développer des antagonistes de ces récepteurs pour traiter le prurit. Dans cette optique, l’apépritant a donné des résultats intéressants pour un certain nombre de prurits, en particulier celui de la dermatite atopique.
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