Au cours de ces dernières années plusieurs études ont montré que mal être au travail peut rimer avec difficultés sexuelles. Cependant cet impact varie fortement selon le type de souffrances subies et le sexe du patient comme le souligne l’enquête « Interaction souffrance au travail et sexualité ». Présenté lors du congrès, ce travail a étudié les subtilités des risques psychosociaux et leurs effets sur la sexualité. Il montre que « le harcèlement est fortement délétère, quel que soit le genre, sur l’ensemble des aspects de la sexualité, résume sa coordinatrice, Chantal Michard, psychologue clinicienne, sexologue (Paris 5-Descartes). Alors que la dysfonction sexuelle masculine est plus sensible aux conflits au travail puis à l’insécurité
socio-économique, la dysfonction sexuelle féminine est plus sensible, quant à elle, aux exigences émotionnelles et aux conflits au travail.
Dans les deux sexes, les conflits au travail impactent le désir sexuel et la fréquence des rapports, engendrant, entre autres, de façon significative une dysfonction érectile chez l’homme et des troubles de la lubrification chez la femme. »
Le burn out incompatible avec une sexualité épanouie
Chez l’homme, l’allongement du temps de travail n’a pas d’effet sur la dysfonction sexuelle ou la fréquence des rapports sexuels, au contraire des femmes qui accusent une diminution des rapports en cas de travail après 20 heures, éventuellement dû à la fatigue et à la division inégale des tâches ménagères. Quant à la pression temporelle, c'est-à-dire le fait de disposer d’un temps insuffisant pour s’acquitter de sa tâche, elle est corrélée à une diminution du plaisir et à une perte du désir sexuel à laquelle s’ajoute chez la femme des troubles de la lubrification et une difficulté à atteindre l’orgasme.
Sans surprise, le burn out n’est pas compatible avec une sexualité épanouie, retentissant sur tous les axes des dysfonctions sexuelles. Mais, attention, « il ne faut pas se tromper de prescription, avertit Chantal Michard. Chez les personnes exposées à de fortes exigences en termes d’allongement du temps de travail et/ou de pression temporelle, prescrire une diminution du temps de travail – ce dernier ayant finalement peu d’effets délétères sur la sexualité – peut revenir à augmenter encore une pression temporelle qui va, au contraire, produire un effet renforçateur de la dysfonction sexuelle. »
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation