Une trithérapie antirétrovirale prise seulement 4 jours de la semaine a permis de maintenir la charge virale en dessous de 50 copies/ml chez 96 patients sur les 100 qui ont participé aux essais cliniques. Ces travaux encourageants sont présentés à la 21e conférence sur le SIDA qui se tient actuellement à Durban, en Afrique du Sud. Un nouvel essai, de plus grande ampleur, démarrera fin 2016 afin de confirmer ces premiers résultats.
L’allègement thérapeutique reste un enjeu important pour les patients qui vivent avec le VIH. Les scientifiques recherchent des solutions pour réduire les effets secondaires et les coûts des traitements. Dans le but de diminuer le nombre de prises, l’étude ICCARRE a montré de bons résultats sur des patients à Garches. Les doses sont passées efficacement à 5 puis 4 jours par semaine voire moins pour certains d’entre eux.
À la suite de ces observations, l’ANRS a lancé en 2014 l’étude ANRS 162-4D. Cet essai prospectif et multicentrique avait pour objectif d’évaluer l’efficacité d’un traitement antirétroviral pris 4 jours consécutifs au lieu de 7. La centaine de patients inclus était traitée par trithérapie depuis cinq ans en moyenne et avait une charge virale indétectable depuis 4 ans. Après 48 semaines, 96 % des patients continuaient à prendre leur traitement sur 4 jours et présentaient une charge virale en dessous de 50 copies/ml. Seuls 4 participants ont vu leur charge virale passer aux dessus du seuil de détection après 4 semaines. Mais celle-ci est redescendue avec le retour à un traitement effectué 7 jours / 7 et sans apparition de résistances. Les chercheurs ont également récolté des données sur l’observance thérapeutique pour compléter leurs résultats via des auto questionnaires, des dosages sanguins des médicaments et le comptage des prises par des piluliers électroniques. « L’analyse des études d’observance a montré que le programme 4 jours/7 a été très bien suivi et accepté par les patients. Dans plus de 90 % des cas, la prise est conforme à la prescription », commente le Dr Pierre de Truchis, de l’hôpital Raymond Poincarré de Garches qui présente les travaux à Durban.
Cette nouvelle stratégie doit être validée par un nouvel essai randomisé effectué sur un plus grand nombre de patients et suivis sur une plus longue période. Intitulé ANRS QUATUOR, il devrait comporter 640 patients recrutés dans différents centres hospitaliers qui sont traités avec des antirétroviraux plus récents, notamment les anti-intégrases qui occupent aujourd’hui une place importante dans l’arsenal thérapeutique. Pendant 48 semaines, la moitié des patients recevront un traitement sur 4 jours et les autres sur 7 jours. Si les deux groupes présentaient des résultats comparables, tous les participants passeraient au schéma thérapeutique sur 4 jours. Le but reste de faire un test de non-infériorité, c’est-à-dire de prouver que prendre ses médicaments pendant 4 jours est aussi efficace que pendant 7 jours. Ainsi, les patients bénéficiant de l’allégement de la thérapie pâtiront moins des effets secondaires. Pour l’instant, les recommandations internationales demeurent de commencer un traitement le plus rapidement possible et de manière continue après la découverte de la séropositivité.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation