« Le processus partagé de décision dans le cadre d’un parcours de citoyen se déroule en deux temps : la délibération entre le professionnel qui va utiliser son expérience et les données de la science et le patient qui lui apportera les informations recueillies sur Internet, son expérience personnelle ou celle de ses proches. Ce patient doit, en outre, formuler ses préférences afin qu’une décision puisse être prise et acceptée mutuellement », souligne Joëlle André-Vert, chef de projet à la HAS au service bonnes pratiques professionnelles. La décision de dépistage du cancer du sein doit donc être partagée non seulement sur le plan individuel mais aussi au niveau collectif de manière à faire évoluer les plaquettes d’information vers des outils d’aide à la décision. En France, 50 % des patients considèrent avoir été impliqués par les professionnels de santé dans les décisions concernant leur cancer, selon une enquête menée en 2008. Néanmoins, 25 % d’entre eux auraient souhaité l’être davantage ou tout au moins être consultés. En établissant une comparaison internationale, la France serait l’un des pays qui impliquerait le moins les patients : en ambulatoire seuls 37 % des spécialistes les consulteraient, effectivement, dans les décisions qui les concernent.
Effectuer un choix éclairé
Les outils d’aide à la décision ont tous la particularité de clarifier la décision à prendre, de l’explorer et d’aider le patient à trouver le soutien pour y parvenir. En matière de dépistage du cancer du sein, les femmes devraient disposer systématiquement de toutes les données possibles, avec et sans dépistage, et ceci, sur l’ensemble de leur parcours de soin, pour effectuer un choix éclairé. Or, les documents distribués aujourd’hui ne dispensent pas l’ensemble de ces informations. S’agissant de l’exploration de la décision, la question des préférences se pose : vouloir être rassurée, éviter tout examen invasif ou se donner toutes les chances de ne pas mourir du cancer. Le professionnel sera-t-il un soutien pour l’aider à prendre la décision ou cherchera-t-il à influencer sa patiente car lui-même sera influencé par la société ? Les conditions d’un choix éclairé pour une femme avant un dépistage du cancer du sein consisteront donc à bien identifier les multiples questions posées, à l’informer sur l’ensemble des options, à l’aider sans l’influencer. Sur le plan individuel, sa liberté de choix devra lui être laissée, même si cette décision devra être confrontée avec les incitations collectives, à savoir l’intérêt d’un dépistage organisé pour un pays comme la France.
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