« À l’exception de la dyslipidémie, la quasi-totalité des affections chroniques [étudiées] sont associées à des risques accrus d'hospitalisation et de décès pour Covid-19 ». Alors que le profil des patients les plus vulnérables face au Covid demande encore à être affiné, une étude réalisée par le groupement d’intérêt scientifique (GIS) Epi-Phare apporte de nouveaux éléments quant aux facteurs de risque associés à l’hospitalisation et au décès pour Covid-19.
Réalisée à partir du système national des données de santé (SNDS), « cette étude de cohorte est l’une des plus vastes jamais réalisée en population générale », soulignent la CNAM et l'ANSM dans un communiqué. Portant sur la première vague de l’épidémie (soit du 15 février au 15 juin 2020), elle a notamment analysé le lien entre 47 maladies chroniques et le risque de développer une forme sévère de Covid-19. Durant cette période, un peu plus de 87 800 personnes ont été hospitalisées pour Covid-19 et 15 660 en sont décédées à l’hôpital.
Si le risque d’hospitalisation et de décès apparaît avant tout corrélé à l’âge, ce travail confirme aussi le poids des comorbidités avec un surrisque rapporté pour toutes les pathologies étudiées hormis les dyslipidémies.
La trisomie 21 arrive en tête des pathologies les plus péjoratives (HR de 7,0 pour le risque d’hospitalisation et de 22,9 pour le risque de décès), devant le retard mental (HR 3,8 et 7,3), la transplantation rénale (4,6 et 7,1), la transplantation pulmonaire (3,5 et 6,2), la mucoviscidose (3,7 et 6,0), l’insuffisance rénale chronique terminale en dialyse (4,2 et 4,7) et le cancer actif du poumon (2,6 et 4 respectivement).

L'âge : facteur de risque majeur
Concernant le poids des années, les auteurs retrouvent une augmentation exponentielle du risque d’hospitalisation ou de décès avec l’âge. Par rapport aux 40-44 ans, le risque d’hospitalisation est doublé chez les 60-64 ans, triplé chez les 70-74 ans, multiplié par 6 chez les 80-84 ans et par 12 chez les 90 ans et plus. L’association est encore plus marquée pour les décès avec un risque multiplié par 12 chez les 60-64 ans, par 30 chez les 70-74 ans, par 100 chez les 80-84 ans et par presque 300 chez les plus de 90 ans.
L’étude confirme également l’inégalité des sexes face au Covid-19, les hommes étant plus vulnérables face avec un risque d’hospitalisation et de décès multiplié respectivement par 1,4 et 2,1 par rapport aux femmes.
Enfin, chez les personnes de moins de 80 ans, l’étude retrouve un lien fort entre indice de « défavorisation sociale » et formes graves de Covid-19, avec un risque de décès multiplié par deux chez les plus défavorisés par rapport aux plus favorisés.
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