Au congrès 2025 de l’American Diabetes Association (ADA), le laboratoire français Adocia (Lyon) a montré que son système d’encapsulation non-fibrosant « Adoshell » pouvait s’adapter aux îlots dérivés de cellules souches (SCDI). Leur étude préclinique montre que l’encapsulation a permis, chez la souris, de maintenir la viabilité, l’état de prolifération et la sécrétion d’insuline des SCDI pour le traitement du diabète de type 1 durant au moins 24 semaines. Avec l’encapsulation des greffons, ces îlots sont protégés du système immunitaire, ce qui permettrait de se passer de traitement immunosuppresseur.
Quelques jours avant l’ADA, Adocia était présent au congrès mondial de l’International Pancreas and Islet Transplant Association (Ipita). La société y avait présenté d’autres résultats précliniques positifs portant plus largement sur la transplantation d’îlots humains encapsulés sans immunosuppression chez la souris. La sécrétion de C-peptide a augmenté durant les deux premières semaines pour atteindre une dose thérapeutique puis se maintenir chez 100 % des souris jusqu’à l’explantation après plus de 2 mois. La greffe a permis, de plus, de réguler la glycémie des souris à des niveaux humains. Enfin, les auteurs ont confirmé, in vitro, la viabilité préservée et la sécrétion d’insuline sensible au glucose.
Le laboratoire confirme ainsi la capacité de passer la phase de test de la technologie Adoshell de l’animal à l’homme, de faire arriver à maturation les SCDI in vitro et in vivo après encapsulation et d’obtenir des SCDI encapsulés fonctionnels in vivo à long terme. « AdoShell propose des solutions (…) : le confinement de ces cellules permettant leur récupération et la suppression du traitement immunosuppresseur à vie. Avec ces derniers résultats, nous pensons qu’AdoShell pourrait libérer le potentiel des îlots dérivés de cellules souches pour traiter une population plus large, de façon sûre et efficace », a commenté la Dr Rosy Eloy, directrice médicale d’Adocia, dans un communiqué. La société prévoit désormais de soumettre pour 2025 une demande d’essai clinique auprès des autorités réglementaires pour Adoshell avec des îlots humains.
Vertex teste les îlots dérivés de cellules souches chez l’homme
De son côté, le laboratoire américain Vertex a présenté des résultats positifs de phase 1-2 (Forward) chez 14 participants pour le zimislecel à base d’îlots dérivés de cellules souches (injection dans la veine portale) en association à un traitement immunosuppresseur. Mais ses travaux de phase 1-2 (Upward) sur les cellules souches encapsulées (VX-264) connaissent des désagréments. Vertex a en effet annoncé, le 28 mars 2025, l’arrêt d’Upward, VX-264 n’ayant pas atteint le critère principal d’efficacité (augmentation du peptide-C à des niveaux satisfaisants). Cependant, le laboratoire rapporte que VX-264 s’était avéré sûr et bien toléré et prévoit « de mener d’autres analyses, notamment sur des dispositifs exploités, afin de mieux comprendre ces résultats ».
« Il ressort de l’Ipita et de l’ADA que le domaine de la thérapie cellulaire pour guérir le diabète de type 1 est très actif, avec une attention particulière portée aux résultats prometteurs obtenus avec des îlots dérivés de cellules souches dans plusieurs centres cliniques », a conclu la Dr Rosy Eloy.
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