Ni trop tôt, ni trop tard. Selon une étude américaine publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), en post-partum, le délai de pose de dispositif intra-utérin (DIU) associé au moindre de risque d’expulsion serait de 6 à 14 semaines après l’accouchement. Au contraire, les stérilets installés à moins de 3 jours de post-partum apparaissent particulièrement susceptibles d’être expulsés.
La pose de DIU indiquée dès les premières heures du post-partum
« Les DIU sont communément insérés lors des consultations de post-partum, généralement 4 à 6 semaines après l’accouchement », rapportent les auteurs du présent travail. Cependant, comme le souligne la Haute Autorité de santé (HAS) dans ses recommandations de 2019, certains stérilets – au cuivre – peuvent être proposés « dans les 48 heures après un accouchement ». Si selon l’autorité de santé, cette pratique semble encore peu courante en France, Outre-Atlantique, de plus en plus de femmes choisiraient de recourir à un DIU « sous trois jours après l'accouchement ». Une décision d'ailleurs encouragée par le Collège américain des gynécologues et des obstétriciens afin de réduire le risque de grossesses rapprochées non désirées. Dans ce contexte et alors que la pose précoce de stérilet est réputée pour être associée à plus d’expulsions, les chercheurs ont proposé de repréciser ce risque en vie réelle et en fonction du délai d’insertion après l’accouchement.
Et ce, en prenant également en compte l’effet de l’allaitement sur le bon maintien du DIU. Car « bien qu'il ait été rapporté que les femmes en post-partum portant un DIU au cuivre qui allaitent présentent un risque d'expulsion similaire ou inférieur par rapport à celles qui n'allaitent pas, cette association […] n’a pas été évaluée de façon approfondie pour les autres types de DIU », déplorent les auteurs.
La pose sous 3 jours après l'accouchement à haut risque d'expulsion
Les chercheurs se sont penchés sur les dossiers médicaux de près de 327 000 femmes de moins de 50 ans ayant bénéficié entre 2001 et 2018 d’une pose de stérilet – quel qu’il soit bien que la plupart se soient révélés au lévonorgestrel. Au total, près de 9 000 cas d'expulsion de DIU ont été détectés et analysés.
Résultat : la pose précoce de stérilet en post-partum semble bel et bien associée à un risque particulièrement élevé d’expulsions. « L’incidence cumulée sur 5 ans de l’expulsion du DIU était la plus élevée pour les insertions réalisées moins de 3 jours après l’accouchement », affirment les auteurs. En effet, les mères ayant reçu leur DIU dans ce délai seraient 5 fois plus à risque d’expulsion (RR de 5,34) que les femmes s’étant vu poser leur stérilet hors post-partum. « Pour les DIU placés immédiatement après l'accouchement, la taille de la cavité utérine peut augmenter la probabilité d'un mauvais positionnement, contribuant potentiellement au risque d'expulsion », avancent les auteurs pour tenter d'expliquer ce résultat.
Risque le plus bas entre 6 et 14 semaines après l'accouchement
Parmi les femmes en post-partum, le risque d’expulsion serait le plus bas chez celles s’étant vu poser leur DIU entre 6 et 14 semaines après l’accouchement. De fait, à cette période le risque d’expulsion apparaissait presque similaire (RR de 1,06) à celui calculé hors post-partum.
Étonnamment, le risque d’expulsion apparaissait légèrement supérieur pour les stérilets posés 14 à 52 semaines après l’accouchement (RR de 1,43 par rapport à la période hors post-partum) comparé à ceux insérés dans un délai de 4 jours à 6 semaines après l’accouchement (RR de 1,22).
Effet protecteur de l'allaitement
En outre, sans surprise, parmi les près de 95 000 mères en post-partum dont le statut vis-à-vis de l’allaitement était connu, les auteurs ont bien retrouvé un effet protecteur de l’allaitement vis-à-vis des expulsions de stérilet. En effet, dans cette sous-cohorte, l’incidence cumulée sur 5 ans de ce genre d’évènements indésirables n’atteignait pas 3,5 % chez les femmes allaitantes – contre près de 4,6 % chez celles qui n’allaitaient pas. Soit un risque relatif de 0,71.
« Un mécanisme potentiel pour expliquer ce résultat pourrait être l'effet protecteur de l'aménorrhée de lactation : comme l'expulsion du DIU se produit souvent avec les saignements menstruels et survient fréquemment au cours des premiers mois d'utilisation du DIU, les femmes qui allaitent au cours des premiers mois d'utilisation du DIU et qui présentent une aménorrhée liée à l'allaitement peuvent présenter un risque plus faible d'expulsion », avancent les auteurs.
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