Une fois sur quatre, les patients victimes d'un infarctus du myocarde (IDM) présentent des symptômes atypiques comme des difficultés respiratoires, une fatigue extrême, ou une douleur abdominale, rapporte une étude parue dans l'European Heart Journal – Acute Cardiovascular Care de la société européenne de cardiologie (ESC). Ce travail montre également que ces patients avec des signes atypiques, sont moins bien pris en charge, avec un taux de mortalité à 30 jours plus élevé que les patients avec des signes typiques (douleur thoracique).
Un constat plus fréquent chez les femmes âgées
Ce travail conduit au Danemark entre 2014 et 2018 auprès de plus de 7 000 patients, a porté sur les associations entre les symptômes initiaux de l'attaque cardiaque, la prise en charge en urgence, et le taux de mortalité à 30 jours. Les résultats de cette étude montre qu'une douleur thoracique a été identifiée chez 72 % des patients victimes d'un IDM, tandis que 24 % présentaient des symptômes atypiques (une difficulté respiratoire, le plus souvent). La prévalence de douleur thoracique était la plus haute chez les hommes entre 30 et 59 ans qui avaient appelé un service d'urgence ou d'aide médicale, et la plus basse chez les femmes de plus de 79 ans. De manière générale, les symptômes atypiques concernaient le plus souvent les patients âgés, et surtout les femmes.
Une mortallité plus importante
Mais l'étude montre également qu'en fonction des premiers symptômes déclarés, la prise en charge des patients victimes d'un IDM varie. Ainsi, parmi les patients souffrant d'une douleur thoracique, 95 % et 76 % d'entre eux ont reçu des soins d'urgence selon le numéro appelé (au Danemark il existe deux services d'appels différents : 'numéro d'urgence' et la 'ligne d'aide médicale'). En revanche seulement 62 % et 17 % des patients victimes d'un IDM avec des symptômes atypiques, ont été pris en charge en urgence selon le numéro appelé.
Comme on peut s'y attendre, les conséquences sur les taux de mortalité à 30 jours ont été les suivants : 4,3 % pour les patients avec des douleurs thoraciques typiques vs 15,6 % pour les patients avec des symptômes atypiques.
Amalie Lykkemark M ller, une des auteurs de cette étude indique : « nos résultats montrent que des patients souffrant d'un IDM avec une douleur thoracique ont trois fois plus de chance d'être pris en charge par une Unité mobile d'Urgence, comparés à ceux qui présentent des symptômes atypiques ».
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