Alors que selon certaines études, la vaccination contre le SARS-CoV-2 limiterait le risque de Covid long en cas d’infection, deux articles publiés dans le BMJ suggèrent que cette vaccination pourrait aussi être bénéfique chez des patients présentant déjà un Covid long.
Le premier article rapporte les résultats d’une étude française menée à partir de la cohorte ComPaRe (Communauté de Patients pour la Recherche) de l’AP-HP. Les auteurs ont cherché à savoir si les vaccins pouvaient constituer un « traitement » à même de réduire les symptômes du Covid long. Ils se sont penchés sur les données de 910 sujets de la cohorte atteints de Covid long, dont 455 vaccinés appariés sur plusieurs variables (âge, sexe, comorbidités, gravité initiale du Covid long, etc.) à 455 non-vaccinés.
L'âge moyen des participants était de 47 ans. La majorité (733 ; 80,5 %) était des femmes. Plus de la moitié (545 ; 60 %) avaient une infection Covid confirmée en laboratoire (PCR ou sérologie) et 81 (9 %) avaient été admis à l'hôpital pendant la phase aiguë de leur infection.
Tous ont été soumis, tous les 60 jours, à une évaluation de la gravité de leurs symptômes et de l'impact du Covid long sur leur qualité de vie à l'aide d’échelles validées.
Des bénéfices modestes
Résultats : à 120 jours, la vaccination était associée à une « légère réduction du nombre moyen de symptômes » avec 13 symptômes différents de Covid long déclarés en moyenne chez les personnes vaccinées contre 14,8 chez les non-vaccinées. Surtout « la vaccination a doublé le taux de patients en rémission (16,6 % versus 7,5 %) » indiquent les auteurs qui rapportent également une réduction de l’impact du Covid long sur la qualité de vie des patients (Score PROM à 120 jours de 24,3 contre 27,6 chez les non-vaccinés).
« Dans cette étude, la vaccination anti-Covid réduit donc la sévérité des symptômes et l’impact du Covid long sur la vie sociale, professionnelle et familiale chez les sujets présentant des symptômes persistants de l’infection », résument les chercheurs tout en reconnaissant plusieurs limites à leur travail. Comme notamment, le fait que tous les participants aient été infectés avant l’émergence des variants delta et omicron. Ou encore que le profil assez spécifique d'âge et de sexe des participants, puisse limiter la généralisation plus large de leurs résultats.
Pour autant, ces données « suggèrent que la vaccination devrait être encouragée chez tous les patients qui ont déjà été infectés par le virus SARS CoV-2 », concluent-ils.
Des données plus robustes encore nécessaires
Une revue systématique publiée simultanément dans le BMJ va dans le même sens. Selon ce travail portant sur 16 études observationnelles, les vaccins anti-Covid pourraient avoir à la fois un effet protecteur et thérapeutique vis-à-vis du Covid long, mais « des études plus robustes sont nécessaires pour déterminer clairement l’efficacité des vaccins dans ce cadre ».
Sur le plan physiopathologique, l’impact favorable du vaccin pourrait s’expliquer par l’augmentation des titres d'anticorps ou l'élimination des réservoirs viraux après vaccination mais ces hypothèses restent à vérifier.
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