Depuis le début de la pandémie de Covid-19 qui s'est étendue à pratiquement tous les pays du monde, il est très difficile de comparer les données entre les différentes nations. Un article paru dans Nature rapporte les résultats d'une étude conduite par l'Université de Cambridge, le CNRS et l'Institut Pasteur (Paris) concluant que l'indicateur le plus fiable pour évaluer les taux d'infection dans les populations, est le nombre de décès chez les moins de 65 ans.
« Une simple comparaison du nombre total de décès entre les pays peut être trompeuse dans sa représentation du niveau réel de transmission du Sars-CoV-2. La plupart des décès concernent des personnes âgées, mais ce sont les données les moins comparables d’un pays à l’autre », indique Megan O’Driscoll, doctorante au département de génétique de l’université de Cambridge, dans un communiqué de l'Institut Pasteur.
Ces données sont en effet parfois très incomplètes dans certains pays (comme en Asie et Amérique du Sud), avec des décès liés au Covid chez les séniors non pris en compte, alors qu'au Royaume-Uni, au Canada ou en Suède un nombre important de décès a concerné des personnes vivant en maison de retraite (or on connaît les conséquences dramatiques de la transmission de ce virus dans ce type d'établissement).
Un nouveau modèle pour comparer ce qui est comparable
Pour tâcher d'avoir une vision plus objective et surtout comparable des taux d'infections, les chercheurs ont collecté les décès par âge liés au Covid dans 45 pays, avec 22 enquêtes de séroprévalence au niveau national (pour estimer la proportion d’une population ayant développé des anticorps contre le coronavirus). Ainsi, « nous nous sommes rendu compte que beaucoup de pays partageaient le même profil de mortalité par âge chez les personnes de moins de 65 ans. Nous avons pu utiliser cette information pour reconstruire de façon plus fiable le nombre d’infections dans les différents pays même ceux pour lesquels aucune enquête de séroprévalence n’a été réalisée », précise Simon Cauchemez, responsable de l’unité Modélisation mathématique des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur.
Au 1er septembre, 5 % de la population a été infectée
Résultat : en s'appuyant sur ces données jugées représentatives de la transmission virale en population générale, c'est-à-dire en comptabilisant seulement les décès des moins de 65 ans, au 1er septembre 2020, il est estimé qu'une moyenne de 5 % de la population des pays étudiés a été infectée par le Sars-CoV-2. Avec toutefois des différences dans certains endroits, comme en Amérique du Sud où ce taux est beaucoup plus élevé dans certaines régions...
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