Le vaccin expérimental contre le paludisme RTS, S/AS01 confère une protection la première année après la vaccination mais son efficacité décline après quelques années. C'est ce que semble démontrer une étude publiée dans The New England Journal of Medicine.
Des tests cliniques effectués à Kilifi au Kenya sur près de 450 enfants sains âgés entre 5 et 17 mois montrent que l'effet protecteur induit par le vaccin diminue significativement avec le temps. En effet, son efficacité atteint 35,9% la première année mais elle est ensuite estimée à 4,4% après 7 ans.
En outre, chez les enfants exposés à des taux de paludisme plus élevés que la moyenne, le nombre de cas d'infection par le parasite P. falciparum, transmis par des moustiques, était légèrement plus élevé dans le groupe vacciné (1.002 cas) après cinq ans, comparativement au groupe témoin (992 cas).
Cette différence entre ces deux groupes peut s'expliquer par le cycle de vie du pathogène. Le vaccin induit une immunité envers les sporozoites et non contre la forme sanguine du parasite. Les enfants immunisés par le vaccin présentent moins d'anticorps contre la phase sanguine par rapport au groupe contrôle. Le système immunitaire chez ces enfants réagit donc plus lentement contre cette phase parasitaire, ce qui peut provoquer une augmentation des épisodes de malaria plus tard dans leur vie.
Un autre essai clinique de phase 3 sur un plus large échantillon avait auparavant démontré que la vaccination réduisait de 28% le risque sur quatre ans de développer le paludisme. Mais les chiffres montraient une efficacité encore supérieure (36%) pour les enfants qui avaient eu une quatrième dose de vaccin.
Enfin, l'étude conclut « qu'il serait essentiel de suivre de près l'efficacité à long terme sur 5 ans, et au delà, pour évaluer avec précision les bénéfices comme les risques potentiels de la vaccination avec le RTS,S».
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