Une nouvelle étude française parue dans The Lancet Public Health confirme la très bonne efficacité du traitement prophylactique pré-exposition (PrEP) du VIH par Truvada (ou ses génériques - emtricitabine-tenofovir) dans la vraie vie. Ce travail a montré que l'efficacité de la PrEP peut atteindre 93 % en cas de bonne observance du traitement.
Cette étude française réalisée par EPI-PHARE (groupement d'intérêt scientifique ANSM - Cnam) à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS), a porté sur 46 706 hommes âgés de 18 à 65 ans, à haut risque d’infection VIH par voie sexuelle, entre 2016 et juin 2020. Parmi ceux-ci, 28 352 (61%) étaient des utilisateurs de PrEP .
Les moins de 30 ans parmi les plus vulnérables
Les résultats de cette étude montrent que l'interruption du traitement diminue de manière très significative l’efficacité de la PrEP. Au cours du suivi, au total 256 cas d'infection par le VIH ont été recensés. Ce travail a pu analyser ces cas d'infections selon la consommation effective de médicament (boîtes consommées, temps d'interruption du traitement). Ainsi cette efficacité « atteint un niveau élevé, proche de celui rapporté dans les essais cliniques, quand on considère uniquement les hommes » ayant une bonne observance du traitement, indique le communiqué de l'ANSM.
L'agence du médicament ajoute : en revanche, comparé aux hommes restés séronégatifs, ceux infectés par le VIH avaient moins souvent utilisé la PrEP (29 % contre 49 %). Au total, « l’efficacité de la PrEP n’est que de 18 % en cas de consommation faible de Truvada. Cette efficacité apparaît réduite chez les hommes âgés de moins de 30 ans et ceux bénéficiaires de la CMUc, parmi lesquels une consommation faible de Truvada et les interruptions de PrEP sont particulièrement fréquentes ».
Une des conclusions des auteurs de cet article est de « renforcer les efforts pour améliorer le suivi de l'observance de la PrEP sera essentiel pour assurer son efficacité, en particulier vis-à-vis des jeunes et des sujets défavorisés sur le plan socio-économique ».
Pour en savoir plus, lire notre dossier de FMC sur 'La PrEP en médecine de ville'.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation