Chez les patients souffrant d'arthrose du genou, les antidépresseurs apporteraient de manière générale un bénéfice peu significatif d'un point de vue algique et fonctionnel. Cependant chez une personne sur six, on observe une réponse cliniquement importante avec une réduction de 50 % ou plus de la douleur. C'est la conclusion d'une revue Cochrane mise en ligne le 21 octobre qui a inclus neuf essais cliniques, rassemblant un total de 2 122 participants. L'objectif était de comparer les effets des antidépresseurs à un placebo, avec ou sans anti‐inflammatoires non stéroïdiens.
La grande majorité des participants à ces essais étaient des femmes (70 %). Sept essais étaient centrés uniquement sur la prise en charge de l'arthrose du genou, deux autres incluaient également des patients souffrant d'arthrose de la hanche. Six d'entre eux ont été conduits en utilsant un IRSNa (la duloxetine). La durée des essais inclus dans cette revue Cochrane variait de 8 à 16 semaines.
Amélioration de la douleur chez 1 patient sur 6
Concernant la douleur, sur une échelle allant de 0-10, dans le groupe antidépresseur, on a observé une réduction de la douleur de 2,32 points, contre 1,73 point dans le groupe placebo. Cependant pour un certain nombre de patients, le bénéfice des antidépresseurs serait très significatif. L'article précise que l'on considère une réponse clinique favorable si la douleur se trouve diminuée de 50 % ou plus : un bénéfice observé chez 45,2 % des patients sous antidépresseurs, contre 28,6 % de ceux sous placebo. Cela signifie qu'« environ 16 % de personnes supplémentaires prenant un antidépresseur ont présenté une réduction par rapport au placebo (c'est-à-dire une personne sur six) », indiquent les auteurs de cette revue Cochrane.
D'un point de vue fonctionnel, l'évaluation effectuée par l'index Western Ontario and McMaster Universities Arthritis, a montré un bénéfice clinique peu important des antidépresseurs (avec un score de 16,16 points avec les antidépresseurs, contre 10,51 points avec le placebo). Sur le critère de qualité de vie, les antidépresseurs n'ont apporté qu'un bénéfice minime : dans le groupe placebo, la qualité de vie s'est améliorée de 0,07 point, contre 0,11 point dans le groupe antidépresseurs. Enfin concernant les effets indésirables, ils étaient plus importants chez les patients sous antidépresseurs : « environ 14,8 % de personnes supplémentaires ont signalé un effet secondaire dans le groupe des antidépresseurs », indiquent les auteurs de cette revue Cochrane.
Parmi les conclusions de cet article, au sujet de l'hétérogénéité des résultats obtenus contre la douleur liée à l'arthrose, les auteurs rappellent que cette douleur a des causes diverses pouvant varier d'un individu à l'autre. « Il se peut que la cause de la douleur qui répond à cette thérapie (antidépresseur, ndrl) ne soit présente que chez un petit nombre de personnes ».
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