Les thérapies anticancéreuses par inhibiteurs de checkpoint immunitaires (ICI) sont-elles efficaces chez les plus de 65 ans ? La réponse est positive, selon des chercheurs du John Hopkins Cancer Center, du Bloomberg-Kimmel Institute for Cancer Immunotherapy et du John Hopkins Convergence Institute qui montrent que le traitement des tumeurs solides par ICI est efficace dans tous les groupes d’âge, malgré les modifications de la réponse immunitaire liées à l’âge.
« Les patients plus âgés se portent aussi bien, voire mieux, que les plus jeunes avec les traitements d'immunothérapie », rapportent les auteurs. Cependant, la réponse immunitaire des plus âgés diffère de celle des plus jeunes, ce qui offre l’opportunité de thérapies personnalisées en fonction de l’âge, selon cette étude soutenue par les National Institutes of Health américains et publiée dans Nature Communications. Ces découvertes « vont aider à améliorer la prochaine génération de thérapies ou permettre d'utiliser plus efficacement les thérapies actuelles chez tous les patients », écrivent ainsi les chercheurs.
Un taux de réponse au moins aussi bon chez les plus de 65 ans
Les auteurs ont tout d’abord constaté que les patients âgés de plus de 65 ans (n = 54) présentaient des résultats cliniques similaires à ceux des patients plus jeunes (n = 50). Pour les patients dont le cancer était à un stade avancé/métastatique, aucune différence significative n’a été objectivée sur la survie sans progression et la survie globale. Pour ces stades de la maladie, les auteurs retrouvent également un taux de réponse au traitement de 35,4 % chez les plus de 65 ans et de 23,1 % chez les moins de 65 ans, et un taux d’événements indésirables immuns de 55,6 % et 38 %, respectivement, sans que l’association entre ces événements et l’âge ne soit statistiquement significative dans cette cohorte.
Les scientifiques ont ensuite réalisé un dosage des cytokines à partir d’échantillons de sang collectés de façon prospective auprès des 104 patients. Si les taux de cytokines n’étaient pas différents entre les deux groupes d’âge à l’inclusion, les chercheurs ont observé que la dynamique différait par la suite en fonction de l’âge durant le traitement. Ces différences seraient en faveur des plus de 65 ans avec « des traitements par ICI encore plus bénéfiques pour les patients plus âgés », expliquent les chercheurs.
Les chercheurs ont mis en évidence que les personnes âgées présentaient un phénotype immunitaire particulier à l’inclusion et qui persistait pendant le traitement. Si leurs pools de cellules T naïves et de cellules B matures étaient réduits, les cellules T effectrices/mémoire augmentaient substantiellement après l’initiation du traitement chez les répondeurs. De surcroît, les cellules T naïves des plus de 65 ans avaient une expression accrue de checkpoints immunitaires par rapport aux cellules T naïves des plus jeunes. Ainsi, « dans l'ensemble, même si les patients âgés disposent d'un pool effectif plus faible de plusieurs entités immunitaires adaptatives – rendant les stratégies d’association des ICI possiblement moins efficaces chez les plus de 65 ans - les cellules T des patients âgés sont plus efficaces dans la réponse au traitement ICI », interprète l’équipe.
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