L’introduction précoce de doses importantes de gluten dans l’alimentation des nourrissons pourrait permettre de prévenir la maladie cœliaque. C’est ce que suggère une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (Jama) le 28 septembre 2020.
Alors qu’aucune stratégie de prévention de la maladie cœliaque n’a encore été établie, ce travail visait à explorer le caractère éventuellement protecteur de la consommation dès l’âge de 4 mois de doses importantes de protéines de blé.
Pour ce faire, les auteurs ont suivi pendant 3 ans environ 1 000 enfants anglais ou gallois inclus dans la cohorte EAT, constituée dans l’objectif d’étudier les effets sur la santé de l’introduction précoce de 6 aliments allergènes (lait de vache, œuf de poule, arachide, sésame, morue et blé). Concrètement, tous les nourrissons participant à l’étude ont été allaités jusqu’à l’âge de 13 semaines, puis la moitié d’entre eux a consommé notamment des quantités importantes de protéines de blé en plus du lait maternel. Les familles ont rempli régulièrement des questionnaires concernant l’alimentation et la santé de leur enfant, et à l’âge de trois ans, les enfants ont bénéficié d’une consultation, d’un dosage des anticorps anti-transglutaminase de type 2 et éventuellement d’un diagnostic de maladie cœliaque.
Aucun cas parmi les nourrissons ayant consommé du gluten précocement
Résultat : parmi les 488 enfants ayant reçu dès l’âge de 4 mois des doses de gluten importantes – excédant d’emblée 2,5 grammes par semaine – aucun n’a présenté de maladie cœliaque à l’âge de 3 ans. Au contraire, un diagnostic a été posé pour 7 des 516 (1,4 %) enfants du groupe contrôle ayant consommé des doses 5 fois moindres de protéines de blé.
Si face à ces résultats, les auteurs de l’étude concluent à un caractère probablement protecteur de la consommation précoce de quantités importantes de gluten, ils indiquent toutefois leur intention de poursuivre leurs travaux. D’après eux, il serait en effet possible que ce régime alimentaire riche en protéines de blé retarde la présentation de la maladie cœliaque plus qu’elle ne l’empêche. « Un suivi plus long de [la] cohorte est [donc] en cours, et la maladie cœliaque est à nouveau étudiée chez les enfants âgés de 7 à 10 ans », révèlent-ils.
Pour en savoir plus sur la maladie cœliaque, lire notre article de Mise au point/FMC.
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