Comme le rappelait récemment Santé publique France, « même si les mécanismes restent à élucider, l’activité physique est actuellement l’intervention sur le mode de vie présentant le plus d’intérêt » pour les patients atteints de Parkinson.
Selon une étude française à paraître dans Neurology, l’exercice pourrait aussi être bénéfique en prévention de la maladie, notamment chez les femmes.
De précédents travaux avaient déjà montré que le risque de Parkinson était réduit chez les personnes ayant une activité physique importante. « Toutefois, le nombre limité de travaux impliquant des femmes n’avait pas permis jusque-là de confirmer cette association spécifiquement dans cette population », souligne l’Inserm dans un communiqué.
Pour combler cette lacune, des chercheurs de l’Inserm et des universités Paris-Saclay et Versailles-Saint-Quentin se sont penchés sur l’impact de l’activité physique sur la survenue de la maladie de Parkinson chez les femmes de la cohorte E3N.
Le niveau de l’activité physique de chacune d'entre elles a été estimé tout au long des 29 années de suivi à partir de six questionnaires individuels. Les données obtenues ont permis de comparer la pratique d’activité physique avant le diagnostic chez les participantes atteintes de la maladie à celui de femmes de même âge non malades. Afin de réduire le risque de « biais de causalité inverse » (impact potentiel sur l'activité physique de symptômes avant-coureurs de la maladie plusieurs années avant qu’elle ne soit diagnostiquée), les scientifiques sont remontés jusqu'à plus de 20 ans avant le diagnostic.
Un risque réduit de 25 % chez les femmes les plus actives
Ils ont ainsi observé que « plus les participantes avaient une activité physique importante, moins elles risquaient de développer une maladie de Parkinson et ce, même lorsque l’activité physique était évaluée plus de 20 ans avant le diagnostic », indique l'Inserm. Les femmes les plus actives présentaient un risque de Parkinson diminué d’environ 25 % par rapport aux moins actives. En miroir, les participantes atteintes par la maladie étaient globalement moins actives que les autres tout au long du suivi, y compris plus de 20 ans avant le diagnostic.
Cet écart entre les femmes malades et non malades augmentait dans les 10 années précédant le diagnostic, « ce qui suggère que les symptômes précurseurs survenus dans cet intervalle pourraient effectivement être responsables d’une baisse de l’activité physique chez les femmes qui développeront la maladie mais n’ont pas encore été diagnostiquées », interprète l'Inserm.
« Ces résultats sont en faveur d’un effet protecteur chez les femmes de l’activité physique contre le risque de développer la maladie de Parkinson, et ce, même sur du très long terme, analyse Berta Portugal, première autrice de ces travaux. Ils appuient l’intérêt de la mise en place de programmes d’activité physique pour prévenir la maladie de Parkinson chez des personnes à risque et invitent à réaliser d’autres études afin de comprendre quel type d’activité et quel niveau d’intensité sont les plus bénéfiques ».
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation
Manger du poisson ralentit la progression de la sclérose en plaques