Avec une mortalité de 27 % en France (50 % dans les formes les plus graves), le sepsis reste une complication infectieuse redoutable. Pour y faire face, une équipe de chercheurs propose d’utiliser une protéine de transfert lipidique.
Si, à première vue, l’idée peut surprendre, elle est en fait très rationnelle. En effet, lors d’un sepsis, les bactéries en cause (BGN le plus souvent) expriment à leur surface des endotoxines qui sont en fait des complexes lipo-saccharidiques. D’où l’idée d’inhiber ces complexes responsables de la réponse inflammatoire et de toute la cascade d’effets délétères inhérents au sepsis, en utilisant une protéine plasmatique de transfert lipidique ou PLTP (pour plasma phospholipid transfer protein).
Plusieurs études avaient déjà montré que cette protéine est capable de lier aux endotoxines situées sur la paroi externe des bactéries. Restait à savoir si l’administration de ces protéines en cas de sepsis était à même de contrecarrer les effets des endotoxines. Les chercheurs ont donc étudié l’impact d’injections de PLTP purifiée chez des souris souffrant de sepsis. « D’assez faibles quantités ont suffi à améliorer considérablement l’état de santé de ces souris » rapporte l’Inserm dans un communiqué.
Poursuivant leurs travaux, les chercheurs ont montré que la PLTP, outre sa capacité à neutraliser l’activité des endotoxines pouvait aussi les désagréger avant de les transférer aux lipoprotéines. « De simples transporteurs de cholestérol, celles-ci se mutent en véhicule de secours pour convoyer les endotoxines jusqu’au foie et permettre leur élimination par voie biliaire » résume l’Inserm. Ces travaux ont été publiés dans la revue Scientific Reports.
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