Compte tenu de la récente épidémie de rougeole, qui selon le dernier bulletin de Santé publique France (25 avril 2018) recense plus de 1 800 cas répartis dans 78 départements, le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) vient d'émettre un avis sur la stratégie de gestion en cas d'importante épidémie de rougeole sur notre territoire.
Les dispositions préconisées par le HCSP sont nombreuses, certaines très pratiques concernent en premier chef le médecin généraliste.
Une incitation forte à la vaccination des médecins
Le HCSP regrette qu'il n'y ait aucune étude récente permettant de connaître la couverture vaccinale des soignants vis-à-vis de la rougeole. Les seules données datant de 9 ans montraient une situation non satisfaisante.
Aussi le Haut Conseil indique aujourd'hui que d'un point de vue juridique, une évolution des textes devrait être étudiée au sujet de certains professionnels au contact des populations vulnérables, comme les professionnels de santé. Il précise qu'« une obligation temporaire vaccinale peut être introduite en cas d'épidémie ou de situations laissant craindre une épidémie. »
En effet, dans un précédent avis datant de 2016 sur les obligations vaccinales des professionnels de santé, le HCSP, indiquait que « toute obligation vaccinale pour des professionnels de santé́ concerne la prévention d’une maladie grave avec un risque élevé d'exposition pour le professionnel, un risque de transmission au patient ou à la personne prise en charge. »
La vaccination post-exposition
Parmi toutes les dispositions, les experts recommandent la vaccination post-exposition qui doit être effectuée dans les 72 heures suivant le contage sur des populations ciblées comme les nourrissons entre 6 à 11 mois (avec une dose de trivalent ROR depuis la disparition du monovalent Rouvax) ou les adultes nés avant 1980 sans antécédent connu de rougeole et qui n'ont pas été vaccinés.
Protéger les personnes à risque de rougeole grave
Le Haut Conseil cible la protection des personnes à risque de rougeole grave : nourrissons de moins d'un an, femmes enceintes, et patients immunodéprimés. Ces experts insistent sur la vaccination de l'entourage : familial, personnel de la petite enfance, et hospitalier ; la vaccination post-exposition avant 72 heures suivant le contage pour les nourrissons de 6 à 11 mois (au-delà de ce délai, l'administration d'immunoglobulines polyvalentes jusqu'à 6 jours après le contage) ; l'injection d'immunoglobulines polyvalentes jusqu'à 6 jours après le contage pour les sujets ne pouvant être vaccinés : nourrissons de moins de 6 mois nés de mère non immune, femmes enceintes, et patients immunodéprimés.
En cas de diagnostic présumé chez un patient, le HCSP détaille les mesures d'hygiène à prendre pour éviter la propagation du virus. Le Haut Conseil détaille aussi les situations pour lesquelles un diagnostic biologique est nécessaire.
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