En six mois, la salle de consommation de drogue à moindre risque de 400 m2 située dans l'enceinte de l'hôpital Lariboisière, ouvert tous les jours de 13 h 30 à 20 h 30, a accueilli 24 200 passages, soit une moyenne de 180 par jour, selon la mairie de Paris. Plus de 150 personnes ont été soignées ou orientées vers des traitements de substitution, alors que près de 90 ont fait l'objet d'un accompagnement social.
L'ouverture il y a six mois à Paris de cette première "salle de shoot" de France a permis une réduction de 60 % du nombre de seringues à ses abords, affirme aussi la mairie. "Il y a une baisse importante de la consommation de rue", commente le généraliste Bernard Jomier, qui est l'adjoint à la maire de Paris chargé de la santé. "C'est une satisfaction car la salle apporte aussi du mieux dans le quartier à ce niveau."
En pratique, sur la seule rue de Maubeuge, dans le Xe arrondissement (nord-est), 385 seringues usagées ont été ramassées entre l'ouverture en octobre 2016 et le 15 mars 2017, contre 1 078 entre avril et septembre, soit une baisse de 65 %, indique la Ville dans un communiqué. Dans les sanisettes, cette diminution est de 44 %, de même source. "Ces résultats montrent que la salle est une réussite. L'objectif était de toucher des usagers de drogue très précarisés, très désocialisés et éloignés des soins. Il est atteint", affirme le Dr Jomier.
Début mars, un collectif de riverains, excédé par des nuisances liées à la salle de "shoot", avait fait état d'une bataille rangée devant la structure. "Un incident ne remet pas en cause six mois de travail", a estimé Bernard Jomier, pour qui une "réflexion" doit être menée afin d'ouvrir d'autres dispositifs du genre "ailleurs en Ile-de-France". "Le fait que des riverains demandent l'extension des horaires d'ouverture de l'espace montre bien qu'il est utile", fait au contraire valoir l'adjoint Vert à la maire.
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