Angleterre, deuxième grève des internes en un mois

Publié le 11/02/2016

Crédit photo : Ben Cawthra/REX Shutterstock

Les internes n’avaient jusque là mené aucune grève depuis quarante ans. Et ils entament déjà leur deuxième jour de revendication en un mois. Le mercredi 11 février, à 8 heures, les 53 000 junior doctors ont débuté leur mouvement qui a duré 24 heures, sauf dans les services d’urgence. Les internes représentent un tiers du corps médical. Ils avaient déjà fait grève le 12 janvier dernier. La journée du 26 janvier avait été annulée en raison de progrès significatifs dans les négociations. Mais celle du 11 février a été confirmée, faute d’accord obtenu le 10 février.

Quelle est l’origine de ce conflit ? Le gouvernement souhaite introduire un nouveau type de contrat destiné à améliorer le service médical rendu dans les hôpitaux la nuit et le week-end. Les médecins sont opposés à cette mesure. Ils craignent une dégradation de leurs conditions de travail et une baisse de leur salaire. Causes du désaccord, les horaires de travail. Ceux-ci doivent être rallongés, ceux du samedi deviendront des horaires normaux et seront payés moins chers. En contrepartie, le gouvernement propose une hausse du salaire de base des médecins de 11 %. Quant à la BMA (« British medical association » qui est la seule instance habilité à négocier les contrats des médecins), elle propose une augmentation deux fois moindre par rapport à la revalorisation proposée par le Gouvernement. En même temps, elle demande à ce que le samedi ne soit pas considéré comme un jour normal. « Avec les nouvelles conditions salariales que veut mettre en place le gouvernement, les hôpitaux ne seraient plus redevables d'une amende s'ils font travailler les internes trop d’heures », explique un interne en cardiologie.

Plus généralement, ce conflit social met en avant la problématique du travail des internes le week-end, période pendant laquelle les internes, en nombre insuffisant, travaillent beaucoup et risquent de commettre des erreurs médicales. Selon une étude publiée par le British Medical Journal en septembre dernier, un patient a 10 % de risque de décès de plus le samedi et 15 % le dimanche que le mercredi.

Résultat, même si le NHS (système de santé publique britannique) assure que cette grève ne nuira pas à la sécurité des patients, déjà 3 000 rendez-vous médicaux ont été déprogrammés.

Voir la vidéo sur le mouvement :

https://www.youtube.com/watch?v=21cjKaeJ9jA


Source : lequotidiendumedecin.fr