Il faut s'attendre, dans les années à venir, à une hausse des cas de dengue, Zika et chikungunya, désormais largement implantés sur le territoire national, prévient le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars).
Dans un avis de 60 pages publié ce 5 avril sur « les risques sanitaires de la dengue et autres arboviroses » l'ex-conseil scientifique rappelle que les territoires tropicaux français y sont confrontés de manière récurrente.
Mais depuis quelques années, la métropole enregistre aussi un nombre croissant de cas autochtones et de foyers épidémiques. Déjà l'été dernier, la métropole a connu 65 cas de dengue autochtone, rappelle le Covars. « Et la hausse des cas est inéluctable en raison de l'augmentation des voyages et du changement climatique », a relevé Didier Fontenille, entomologiste, et co-pilote de l’avis du Covars, lors d'un point presse.
En cause, les moustiques Aedes albopictus (ou moustique tigre) et Aedes aegypti. Depuis 2010, le nombre de départements métropolitains colonisés par le moustique tigre a été multiplié par 10. « Et Bientôt tout l'hexagone sera touché, anticipe Didier Fontenille. Quant à Aedes aegypti (très présent dans les territoires français d’Amérique), il est résistant aux insecticides.Ce sont deux très mauvaises nouvelles », a-t-il ajouté.
Un risque « à prendre au sérieux »
Selon le Covars, ces maladies virales « pourraient donc devenir des problèmes de santé publique en métropole ». L'organisation prochaine de grands évènements sportifs internationaux en métropole (notamment les JO 2024), qui engendrent d’importantes migrations de populations venant du monde entier, « renforce les risques de survenue de foyers de dengue, Zika et chikungunya ».
Si la France a un système de surveillance, de détection, de gestion de ces maladies considéré comme « performant », il reste « perfectible », en particulier en métropole, estime le Covars. Manque notamment une « coordination nationale » permettant d'être informé de la situation des autres régions.
« On n'est pas dans un scénario catastrophe mais on doit prendre le risque au sérieux », a résumé la présidente du Covars, la Pr Brigitte Autran, lors du point presse.
La médecine de ville en première ligne
Dans ce contexte, « un soutien à la médecine de ville -qui est en première ligne pour la prise en charge des patients- est nécessaire », met aussi en exergue l’avis. « On aura besoin des médecins » appuie le Pr Denis Malvy, (infectiologue à Bordeaux), qui appelle au nom du Covars à « mobiliser les moyens attribuables à la médecine générale y compris en termes de formation continue et d’information/communication ».
(avec AFP)
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