« Nos cadres ont été critiques sur les deux textes soumis à la signature », confie au « Quotidien » le Dr Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux (SML).
Deux semaines après la fin des négociations conventionnelles, le syndicat a réuni samedi dernier son conseil d'administration. Les 36 membres du CA ont décortiqué les propositions mises sur la table sur les assistants médicaux d'une part (avenant 7) et sur les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) d'autre part (accord conventionnel interprofessionnel ou ACI) .
Sur les assistants médicaux, deux points particuliers ont fait l'objet « d'échanges enflammés », selon le patron du SML.
Le premier porte sur les objectifs de hausse (ou maintien) d'activité des praticiens épaulés par un assistant. En contrepartie de l'aide dégressive au recrutement d'un assistant (36 000 euros pour un temps plein la première année, 27 000 euros la deuxième, puis jusqu'à 21 000 à partir de la troisième année, à se répartir entre les praticiens employeurs), le nombre de patients suivis par les généralistes (médecins traitants) ou vus dans l'année par les spécialistes (file active) devra être maintenu ou augmenté de 4 % à 35 %, selon les cas de figure. « Le niveau des indicateurs d'activité en contrepartie du financement des assistants reste très élevé, rapporte le stomatologue de Saint-Raphaël. Dans le cas d'un assistant pour un médecin (en zone sous-dense), l'objectif de progression de 35 % (de la patientèle adulte médecin traitant et de la file active) est difficilement atteignable. » De là à parler de médecine productiviste, il n'y a qu'un pas...
L'autre point de crispation des cadres du SML concerne la participation à une démarche d'exercice coordonné, « notamment » l'adhésion à une CPTS, prérequis demain pour bénéficier du forfait structure. « Certains spécialistes n'ont que le forfait structure ! S'ils n'ont pas envie d'aller dans une CPTS, ils perdront ce forfait. Cela ne va pas », ajoute le Dr Vermesch.
Financement : un goût de trop peu
Quant aux CPTS, les cadres syndicaux trouvent toujours le dispositif « complexe » avec un financement « insuffisant » notamment sur la prise en charge des soins non programmés. Dans le dernier projet d'ACI, la CNAM propose 70 000 euros pour l'organisation d'une régulation des demandes de soins pour une grosse CPTS couvrant plus de 175 000 habitants. « Ce montant n'est pas suffisant car, pour cette taille, il faudrait recruter deux secrétaires pour assurer les appels mais qui ne feront pas de la régulation. Comment payer alors les régulateurs ? Dans le Grand-Est, le dispositif de régulation mise en place coûte 280 000 euros par an », assure le chef de file du SML.
Le syndicat convoquera son assemblée générale le 16 juin pour se prononcer sur la signature des deux accords. « Pour le moment, avoue le Dr Vermesch, cela reste très mitigé. »
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