Où en est le dépistage du cancer du col de l’utérus depuis la mise en place d’un dépistage organisé en 2018 ? Si le recours sur invitation reste pour le moment minoritaire, le taux de participation global s’améliore continuellement, passant de 51,2 % en 2017 à 55,8 % en 2023, avec une « forte progression depuis 2022 », décrit Santé publique France (SPF) dans un bulletin. Malgré tout, le seuil européen acceptable de 70 % n’est pas atteint.
La participation progresse dans toutes les tranches d’âge, avec « une augmentation particulièrement marquée depuis 2022 chez les femmes de 45 à 54 ans », qui correspond à 4 points pourcentage. Globalement, sur la période 2017 à 2023, la dynamique est la plus forte aux bornes de la population cible : + 4,1 points chez les 25-29 ans et + 5,5 chez les 60-65 ans.
Un programme national de dépistage organisé chez les femmes de 25 à 65 ans n’ayant pas eu d’hystérectomie totale, a été mis en place pour combler les inégalités sociales et territoriales du seul dépistage opportuniste. Son objectif est de réduire de 30 % l’incidence et la mortalité liées au cancer du col utérin sur dix ans. Il repose sur l’envoi d’invitations ciblées par courrier, de relances, d’un suivi des résultats anormaux (dépistages spontanés et sur invitation) et d’information des professionnels de santé et des patientes. Depuis 2019, un test cytologique est recommandé chez les 25-29 ans et le test HPV (remboursé depuis mars 2020) chez les 30-65 ans.
Des écarts de plus de 20 points de pourcentage entre les départements
Le recours au dépistage sur invitation, certes à la hausse, est encore à la marge, avec 13,1 % des examens en 2023, « en raison de la logique de rattrapage », explique SPF. Mais il reste surtout de fortes inégalités territoriales, aucun département n’atteignant les recommandations européennes. Plus de 20 points de pourcentage séparent les départements ayant les taux les plus faibles (moins de 45 % pour la Martinique et la Seine-Saint-Denis, voire 13,1 % pour Mayotte et 26,3 % pour la Guyane) et ceux ayant les taux les plus élevés (>65% pour le Morbihan, le Finistère, l’Isère, les Hautes-Alpes).
Chez les femmes de 30 à 65 ans, la montée en charge du test HPV continue avec 89,6 % réalisés avec cette technique (versus 30,7 % en 2020). Le dépistage à une fréquence supérieure à celle préconisée (« surdépistage ») concerne 16,6 % des femmes de 30 à 65 ans, « rappelant un meilleur alignement des pratiques avec les recommandations nationales », pointe l’agence sanitaire.
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