Si pendant longtemps les généralistes ont eu l'exclusivité du dépistage organisé du cancer du côlon, en étant les seuls professionnels à même de distribuer les kits de dépistage, la donne est en train de changer.
Déjà en 2018, le dispositif avait été élargi à d’autres médecins (gynécologues, gastroentérologues, etc. ) afin de favoriser la participation au dépistage. Avec la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030, lancée début février, les autorités entendent aller plus loin.
Comme acté le 5 juillet lors du premier comité de pilotage, alors que « la participation aux dépistages organisés des cancers reste insuffisante dans notre pays », de nouvelles actions ont en effet été engagées « pour faciliter et simplifier l’accès des populations à ces dépistages », indique le cabinet du Premier ministre.
Un taux de participation inférieur à 30 %
Pour le cancer du côlon, « il s’agit par exemple d’un accès en ligne dès octobre pour la commande du test de dépistage ». Pour toute personne éligible invitée à ce dépistage, le kit pourra donc être reçu à domicile après demande sur internet.
Également dans les tuyaux : la remise du test en pharmacie. Cette disposition devrait être intégrée dans une nouvelle convention au premier semestre 2022. « Sont préalablement nécessaires, la contractualisation avec la CNAM des modalités de sa mise en œuvre, la production d’outils à destination des pharmaciens par l’Institut national du cancer et la mise à jour des textes réglementaires encadrant ce programme », précise cependant Matignon.
Par ailleurs une expérimentation consistant à recevoir directement le kit avec l’invitation va également être mise en œuvre.
Alors que le dépistage organisé du cancer colorectal enregistre pour le moment le taux de participation le plus faible (moins de 30 %) par rapport aux autres dépistages, « l'idée est d’avoir une démarche de diminution des délais, de simplifications et même d’aller vers », résume Norbert Nabet, conseiller chargé de la santé publique au Cabinet du ministre de la Santé.
Cancer du sein : une consultation de prévention et de dépistage mise en place à 25 ans
Concernant le cancer du sein, une consultation d’information sur la prévention et le dépistage devait être mise en place prochainement pour les femmes de 25 ans. « L’objectif est de permettre de repérer les femmes ayant des risques élevés de cancer du sein, de leur proposer une surveillance personnalisée en fonction de leur niveau de risque tout en les informant sur le dépistage du cancer du col de l’utérus et les facteurs de risque évitables (alcool, tabac) ». Un auto-questionnaire pourrait être envoyé en amont à toutes les femmes de 25 ans afin de les orienter le cas échéant vers une consultation.
1 million de dépistages en plus par an d’ici 2025
Alors que pour le moment, à l’échelle de l’Europe, la France est encore « en queue du peloton de tête » en matière de dépistages organisés, l’objectif à terme est d’atteindre les couvertures recommandées au niveau européen soit 70 % pour le cancer du sein, 65 % pour le côlon et 70 % pour le col de l'utérus, tout en levant les inégalités d’accès et de recours au dépistage.
Au total, sur le périmètre des programmes existants, la stratégie ambitionne de réaliser 1 million de dépistages par an en plus d’ici 2025.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation