Cancer, l’Inca veut « dépister un million de personnes en plus par an » d'ici 2025

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Publié le 22/09/2020
Actuellement, moins d'un tiers des sujets éligibles au dépistage du cancer du côlon y participent.

Actuellement, moins d'un tiers des sujets éligibles au dépistage du cancer du côlon y participent.
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

« Nous avons 220 idées pour mettre fin aux cancers. Et si on ajoutait les vôtres ? ». Depuis ce matin et jusqu’au 15 octobre, l’Institut national du cancer, invite chaque français à s’exprimer sur la prochaine « stratégie décennale de lutte contre le cancer ».

Après trois "plans cancers" successifs, cette nouvelle feuille de route – encore en cours d’élaboration - devrait notamment mettre l’accent sur la prévention avec des objectifs ambitieux.

« À l’horizon 2040, nous voudrions diminuer de 60 000 par an le nombre de cancers évitables, a exposé le Pr Norbert Ifrah, lors d’une conférence de presse. C’est énorme mais c’est envisageable puisque 40 % au moins des cancers sont évitables par des modifications de comportements individuels ».

Des objectifs de prévention ambitieux 

L’Inca met aussi la barre haute en termes de prévention secondaire en proposant « d’augmenter d’un million par an le nombre de dépistage individuel réalisés à l’horizon 2025 ». L’effort devrait porter notamment sur le dépistage du cancer du côlon. « Moins d’un tiers des personnes qui seraient la cible de ce dépistage s’y prêtent aujourd’hui, regrette le président de l’Inca, alors que le taux de guérison atteint 90 % pour un cancer du côlon diagnostiqué grâce au dépistage contre environ 20 % lorsque le diagnostic est fait sur un signe clinique ». La réflexion porte aussi autour de nouveaux dépistages comme celui du cancer du poumon qui a fait l’objet de « travaux intéressants même s’ils méritent d’être nuancés ». Enfin « nous n’avons pas abandonné la réflexion autour du dépistage du cancer de la prostate et ce n’est pas parce que nous n’avons pas aujourd’hui d’outils qui permettent de repérer les cancers de la prostate invasifs que l’on ne travaille pas sur ce domaine ».

Même si elle concerne un plus petit nombre d’individus, la prévention tertiaire ne devrait pas être en reste. « Je pense par exemple aux patients guéris d’un lymphone de Hodgkin après une radiochimiothérapie, illustre le Pr Ifrah. Si ces patients se remettent à fumer leur risque de cancer du poumon est multiplié par mille ».

Autre axe stratégique du futur plan d’action : l’amélioration de la qualité de vie et la réduction des séquelles. Alors que 5 ans après un cancer les 2/3 des malades souffrent encore de séquelles physiques ou psychiques significatives, l’Inca entend réduire de moitié ce chiffre. 

Enfin, la stratégie décennale mettra l'accent sur la lutte contre les cancers pour lesquels les chances de survie sont les plus faibles (cancer du poumon, du pancréas, de l'œsophage ou du foie). 

Une nouvelle feuille de route contre le cancer début 2021

Côté calendrier, l'Inca devrait remettre sa copie au gouvernement courant novembre, après avoir analysé et intégré le résultat de la consultation citoyenne lancée ce mardi. Après les arbitrages du gouvernement, la version définitive de la stratégie décennale de lutte contre le cancer devrait être présentée officiellement début 2021, accompagnée d'un plan d'action à 5 ans. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr