Cela n’arrive pas qu’aux autres. Entre juin et septembre, on compte 3,6 décès par jour. Chaque année, 500 décès accidentels liés à des noyades sont recensés chaque année. En 2015, l’enquête Noyades* réalisée entre juin et septembre par l’Institut de veille sanitaire et la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises du ministère de l’Intérieur, a comptabilisé 1 266 noyades accidentelles dont 436 (34 %) suivies d’un décès. Les enfants de moins de six ans paient un lourd tribut. On a dénombré dans cette classe d’âge226 noyades dont 29 décès. Ils représentent en effet 18 % des noyades alors que leur poids dans la population est de 7 %. L’autre groupe à risque est constitué par les plus de 45 ans (568 dont 260 décès).
Déficit de surveillance et ne pas savoir nager
Cet impact de l’âge s’illustre par les circonstances des noyades. Chez les enfants de moins de 13 ans, l’accident est corrélé à un déficit de surveillance. Le fait de ne pas savoir nager constitue un autre facteur de risque. La conjugaison des deux situations est retrouvée dans 30 % des noyades.
Chez les 13-24 ans, un épuisement ou des courants importants sont les principaux motifs de noyade. Des causes médicales (épilepsie, malaise, malaise cardiaque) sont retrouvés dans 20 % des cas.
Chez les 45 ans et plus, une étiologie médicale est signalée dans 48 % des cas.
Enfants, principales victimes
L’enquête précise également le lieu de la noyade. 50 % se sont produits en mer. 24 % ont eu lieu en piscine, dont 14 % en piscine privée familiale, 5 % en piscine privée à usage collectif et 5 % en piscine publique ou privée d’accès payant. Sans surprise, en ce qui concerne les noyades en piscine, les enfants sont les principales victimes. Pour les noyades en mer, la proportion est inversée. La majorité des noyés ont plus de 45 ans.
En revanche, l’étude n’établit pas de corrélation entre le nombre de décès et celui des noyades. Dans les trois régions où est recensé le plus grand nombre de noyades, à savoir Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Languedoc-Roussillon et Aquitaine, la fréquence de décès est la plus faible. Elle est comprise entre 23,5 % et 25 %. Le taux grimpe à 94 % en Alsace, 59 % en Lorraine et 56 % en région centre.
Hommes, plus victimes que les femmes
Enfin, les hommes sont plus souvent victimes que les femmes. Dans 77 % des cas, la baignade était l’activité pratiquée au moment de la baignade, loin devant d’autres activités nautiques comme le bateau, la pêche et le canoë-kayak.
A partir de ces éléments d’information, comment orienter les messages de prévention ? Elle doit être destinée en priorité en direction des jeunes enfants. Une surveillance permanente et rapprochée doit être exercée par un adulte en tout lieu de baignade. Cette contrainte est d’actualité même en présence d’un maître-nageur. L’apprentissage de la nage doit être mis en œuvre le plus tôt possible. Pour autant, selon des études, l’enfant avant 4 ans n’est pas apte à bien nager. Enfin, l’apprentissage des gestes de premier secours doit être généralisé pour intervenir avant l’arrivée des premiers secours. Bel été !
*Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 18 avril 2017.
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