Jean Castex l’avait évoqué hier soir, le point épidémiologique de Santé publique France (SPF) le confirme : les effets de la vaccination commencent à se faire sentir chez les plus âgés. Ainsi, pour la semaine 08 (soit du 22 au 28 février), l’agence rapporte « une amélioration de l’ensemble des indicateurs chez les personnes de 75 ans et plus, en cohérence avec l’augmentation de la couverture vaccinale dans ce groupe ».
Alors que globalement la circulation du virus est en hausse par rapport à la semaine précédente avec une augmentation de l’incidence de 7 %, « on constate une baisse du nombre de nouveaux cas chez les 75 ans et plus depuis début février », a souligné l’épidémiologiste Delphine Viriot (SPF) lors d’un point presse. Entre la semaine 07 et la semaine 08, l’incidence de la maladie a diminué de 7 % dans cette classe d’âge, avec un recul plus prononcé (-16 %) chez les 90 ans et plus.
Une baisse de 27 % de la mortalité en Ehpad
De même, chez les plus de 75 ans, on observe une diminution du nombre d’hospitalisations et d’admissions en réanimation depuis début février. « Concernant les décès, on a une diminution depuis la semaine 05, souligne l’épidémiologiste. En particulier le nombre de décès de résidents en établissement a très fortement diminué, avec une baisse de 27 % ».
« J’y vois la confirmation des premiers effets de la vaccination qui s’adresse précisément en priorité à ces publics particulièrement vulnérables, et c’est évidemment une très bonne nouvelle », s’est félicité hier le Premier ministre.
Même si le lien de causalité ne peut être affirmé avec certitude avec ces données descriptives, cette inflexion des indicateurs chez les plus âgés, « traduit en effet l’effet protecteur du niveau de couverture vaccinale atteint dans cette population » estime Santé publique France. Au 2 mars, la couverture de vaccinale était de l’ordre de 28 à 29 % chez les plus de 75 ans. Plus de 82 % des résidants en EHPAD et USLD avaient reçu une dose et 58 % deux doses.
L'évolution chez les jeunes « suivie avec attention»
En miroir, on observe une augmentation de la proportion des moins de 75 ans touchés et hospitalisés. Les personnes de 15 à 44 ans « présentent les plus forts taux d’incidence depuis quatre semaines (295/100 000 en semaine 08) et les indicateurs hospitaliers continuent de progresser pour ce groupe d’âge », souligne Santé publique France.
Selon le Dr Daniel Lévy-Brühl, (SPF), cette inversion des tendances est avant tout mécanique. Elle reflète à la fois de la baisse de l’incidence dans la tranche d’âge des 75 ans et plus et l’augmentation de l’incidence globale liée à la diffusion du variant « anglais » (ou 20I/501Y.V1) qui représenterait désormais 59 % des cas en France contre 6 % pour les variants sud-africains (20H/501Y.V2) et brésiliens (20J/501Y.V3).
Pour le moment, « au-delà de cet effet d’augmentation de l’incidence il n’y a pas à ce jour de données (en dehors des premières données britanniques) en faveur d’une plus grande sévérité [du variant anglais] en comparaison des souches de 2020 et à ce jour, aucune augmentation de la sévérité des cas n’a été mise en évidence en France », rassure le Dr Lévy-Brühl.
Quoi qu’il en soit, « les tendances chez les adultes jeunes seront suivies avec attention dans les prochaines semaines », indique SPF.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation