Dans un communiqué publié ce lundi, l’Agence européenne des médicaments (EMA) déconseille officiellement le recours à l’ivermectine pour la prévention ou le traitement du Covid-19 en dehors d’essais cliniques contrôlés.
Alors que cet anti-parasitaire suscite un certain engouement, notamment sur les réseaux sociaux, l’EMA a passé au crible les données disponibles (études in vivo, études observationnelles, essais cliniques et méta-analyses) quant à son efficacité et sa tolérance dans cette indication.
Résultats : si des études en laboratoire ont certes montré que l’ivermectine pouvait bloquer la réplication du SRAS-CoV-2, cet effet a été observé « à des concentrations beaucoup plus élevées que celles obtenues avec les doses actuellement autorisées », souligne l’EMA. S’agissant des études cliniques, l’agence pointe des résultats contradictoires, « certaines ne montrant aucun bénéfice et d’autres rapportant un bénéfice potentiel ». Par ailleurs, « la plupart des études examinées étaient de petite taille et présentaient des limites, notamment des schémas posologiques différents et l’utilisation de médicaments concomitants ».
En termes de sécurité, bien que l’ivermectine soit généralement bien tolérée aux posologies habituelles, « les effets indésirables pourraient augmenter avec les doses beaucoup plus élevées qui seraient nécessaires pour obtenir des concentrations pulmonaires d’ivermectine efficaces contre le virus, alerte l’EMA. La toxicité lorsque l’ivermectine est utilisée à des doses supérieures aux doses approuvées ne peut donc pas être exclue ».
Preuves insuffisantes pour soutenir l’utilisation de l’ivermectine
Ainsi, pour le gendarme européen du médicament, « les preuves actuellement disponibles ne sont pas suffisantes pour soutenir l’utilisation de l’ivermectine dans Covid-19 en dehors des essais cliniques » et d’autres études « sont nécessaires pour tirer des conclusions sur l’efficacité et l’innocuité du produit dans la prévention et le traitement du Covid-19 ».
L’emploi de ce médicament comme traitement du Covid-19 n’est d’ailleurs pas autorisé dans l’Union européenne, et l’EMA n’a reçu « aucune demande pour une utilisation dans cette indication », précise le régulateur européen.
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