Contexte de contamination, efficacité des vaccins, protection conférée par une infection préalable… Alors qu’un nouveau clone du SARS-CoV-2 affole la planète, le quatrième volet de l’étude épidémiologique ComCor publié ce vendredi revient sur les caractéristiques de l’épidémie en France à l’ère du variant Delta.
Mené par l’institut Pasteur, en partenariat avec la caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam), Santé publique France et l’institut IPSOS, ce travail a porté sur 12 634 personnes testées positives pour le SARS-CoV-2 et 5 560 témoins (non infectés) recrutés entre le 23 mai et le 13 août 2021. Soit au moment de la réouverture progressive des lieux publics et à l'époque de l’apparition du variant Delta sur le territoire métropolitain. Ainsi, parmi les sujets de l’étude testés positifs, la majorité (68%) avait été infectée par le variant Delta.
Bars et soirées privées pointés du doigt
Tous les participants ont été soumis à un questionnaire en ligne afin d’analyser le lien entre la survenue de l’infection aiguë d’une part et les situations de contaminations potentielles, les antécédents d'infection au SRAS-CoV-2 et le statut vaccinal d’autre part.
Les résultats publiés dans le Lancet Regional Health Europe, montrent que globalement les contextes de contaminations restent les mêmes que pour les variants alpha et bêta.
Sans surprise, les bars en intérieur et les soirées privées ressortent comme des lieux de transmission du variant Delta chez les moins de 40 ans (notamment au mois de juin) avec un risque plus élevé pour les hommes comparés aux femmes. À leur ouverture, les discothèques « ont également été des lieux de contamination », indique l’institut Pasteur dans un communiqué.
Chez les plus de 40 ans, la présence d'enfants dans l'entourage était corrélée à un sur-risque d'infection allant de +30 % pour les collégiens à +90 % pour les très jeunes enfants (moins de trois ans). Certains moyens de transport « ont aussi été associés à un sur-risque d'infection modéré ». Il s’agit de la voiture partagée avec des proches et des amis (+30 %) (hors plateformes de co-voiturage pour lesquelles aucun sur-risque n'a été observé), du taxi (+50 %), du métro (+20 %), du train (+30 %), et de l'avion (+70 %).
En revanche, « aucun sur-risque n'a été documenté pour les lieux culturels, les commerces (hors commerces de proximité), les restaurants (à une période où beaucoup opéraient en extérieur et avec aération), les lieux de culte, les activités sportives, et les rassemblements familiaux (hors mariages pour lesquels un sur-risque a été documenté) ».
Une protection vaccinale diminuée vis-à-vis du variant delta
Autre enseignement de ce travail : le fait d’avoir été infecté confère bel et bien une protection robuste contre le SARS-Cov-2 y compris vis-à-vis du variant Delta. L’effet est particulièrement net si l'infection date de moins de six mois (95 %), mais descend à 74 % si l'infection est plus ancienne. En cas de vaccination post-infection, le niveau de protection observé s’avère comparable que les sujets aient reçu une ou deux doses de vaccin à ARNm.
En revanche, dans la lignée d’autres travaux, l’étude ComCor montre que la protection conférée par deux doses de vaccins à ARNm contre les formes symptomatiques du variant Delta est diminuée (67 %). « À noter que l’étude ComCor ne permet pas d'estimer la protection vaccinale contre les formes sévères de la maladie, qui reste supérieure à 90 % selon d'autres études », souligne le communiqué.
Enfin, l'analyse des 651 sujets ayant eu un contact unique avec la personne qui les avait infectées avec un variant Delta a permis de mettre en évidence une durée d'incubation de 4,3 jours, contre 5 jours pour les sujets avec contact unique et infection non-Delta. « Cette incubation plus rapide des infections liées au variant Delta pourrait expliquer en partie la dynamique plus sévère des épidémies liées à ce variant », estime l’institut Pasteur.
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