Avec un total de 615 cas, l’année 2024 a atteint un record d’infections invasives à méningocoque (IIM) depuis 2010. Et le mois de janvier 2025 enregistre déjà 90 cas (données encore non consolidées). « Une recrudescence importante », commente Santé Publique France (SPF), soulignant que le nombre de cas déclarés le mois dernier est équivalent à celui observé au pic atteint en décembre 2022 dans le contexte d’un rebond post-pandémie Covid-19 et d’une épidémie grippale virulente associée à la circulation d’autres virus respiratoires (Sars-CoV-2 et VRS). Selon SPF, l’augmentation des IIM en janvier 2025 pourrait aussi être liée « en partie à l’épidémie de grippe particulièrement importante pendant la saison 2024-2025 », les infections par le virus de la grippe pouvant augmenter le risque d’IIM.
Cette situation préoccupante est au cœur du déplacement du ministre chargé de la Santé au Centre de protection maternelle et infantile (PMI) Gilbert Cesbron (Paris, XVIIe) ce 21 février. Le Dr Yannick Neuder devrait notamment aborder la question de la vaccination obligatoire contre la méningite pour les nourrissons. Depuis le 1er janvier 2025, tous doivent en effet être vaccinés contre les méningocoques B et ACWY (et non seulement contre le sérogroupe C), selon un schéma à deux doses (6 et 12 mois) pour la vaccination tétravalente, et à trois doses (3,5, et 12 mois) pour le sérogroupe B. Depuis mars 2024, la Haute Autorité de Santé préconise par ailleurs une vaccination tétravalente ACWY chez les adolescents de 11 à 14 ans avec un rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans. « Ce rattrapage est essentiel pour protéger directement les jeunes adultes et a également un objectif de protection collective en diminuant la transmission dans la population », souligne SPF.
Sérogroupes, âges : une saison 2024-2025 semblable aux précédentes
Les saisons 2022-2023 et 2024-2025 possèdent des caractéristiques proches en termes d’âge et de sérogroupe, si l’on regarde les mois décembre et janvier. Ainsi, les IIM liées au sérogroupe B restent les plus fréquentes, suivies par les IIM W et les IIM Y, ces derniers sérogroupes ayant par ailleurs fortement augmenté ces dernières années par rapport à la période anté-Covid-19. En matière d’âge, les 15-24 ans et les 60 ans et plus sont majoritaires en décembre 2024 (28,1 % des cas pour chacune des tranches d’âge), suivis des 25-59 ans (20,3 % des cas) ; les 60 ans et plus sont, eux, majoritaires en janvier 2025 (34,4 %) suivis des 25-59 ans (25,6 %).
En outre, « les nourrissons dans les premiers mois de la vie sont particulièrement à risque d’IIM, tout comme les adolescents et les adultes », rappelle SPF. Les bébés de moins d’1 ans représentaient 3,1 % des cas de décembre 2024 et 11,1 % des cas de janvier 2025, tandis que les 1-4 ans représentaient 9,4 % et 2,2 % des cas, respectivement. Les adolescents (15-24 ans), eux, comptaient pour 15,6 % des cas de janvier 2025.
13 décès en 2025
Enfin, l’agence recense 50 décès déclarés entre les mois de juillet 2024 et janvier 2025, soit une létalité globale de 13,7 %, particulièrement élevée avec les IIM W (19,8 % contre 12,5 % pour les IIM B et 10,4 % pour les IIM Y). En janvier 2025, 13 décès sont survenus, essentiellement chez des adultes, dont des jeunes. Des données qui témoignent de « la sévérité de l’infection ».
« La déclaration rapide des cas aux Agences régionales de santé, et l’envoi de prélèvements biologiques au Centre national de référence des méningocoques et Hæmophilus influenzae, sont essentiels pour maintenir une surveillance réactive et identifier précocement tout regroupement spatiotemporel de cas », conclut SPF.
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